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Bilan de ce premier règne conservateur…et autres horreurs à venir

Heureusement pour vous, je suis optimiste. Ainsi, je tâcherai de ne pas peindre en noir l’intégralité de ce portrait des politiques environnementales des conservateurs fédéraux.

Commençons donc par les crédits d’impôts non remboursables pour le transport en commun, accordés en 2006 par Stephen Harper. Leur nom le dit, ces crédits sont non remboursables, ce qui est bien dommage pour les étudiants qui eux, ne payent déjà pas ou peu d’impôts. Même chose pour les familles à faible revenu, qui n’ont pas le choix d’utiliser le transport en commun. Évidemment, on peut voir cela d’un bon œil. Ce crédit pourrait inciter les familles ayant un revenu suffisamment élevé pour payer des impôts, et donc probablement pour s’acheter une voiture, à faire un effort afin d’utiliser les transports en commun. Tant mieux !

Qu’en est-il des crimes contre l’environnement ? Il semble que Stephen Harper se soit réveillé. Dans un document, disponible sur le site Internet officiel du Parti conservateur en date de septembre 2008, on apprend que les précédents gouvernements libéraux sont responsables du peu d’agents pour l’application de la loi sur l’environnement. Pourtant, rien dans ce document n’indique que les conservateurs ont l’intention de créer des nouveaux postes d’agents. Ils veulent plutôt former des procureurs et des unités d’enquête spécialisés en environnement, ce qui ne peut pas nuire. Ils annoncent également une augmentation des pénalités encourues par des particuliers ou des organismes enfreignant la loi. On y apprend qu’un maximum de six millions de dollars d’amende s’applique à un organisme en faute. Les conservateurs semblent certains qu’aucun grand crime contre l’environnement n’aura lieu dans les prochaines années !

En parlant de grand crime contre l’environnement… les sables bitumineux en sont un très bon exemple ! Sur le site Internet de Radio-Canada, un reportage à ce sujet est présenté sous forme de diapositives. On y apprend qu’afin d’exploiter les gisements de sables bitumineux, il faut d’abord retirer la biomasse qui recouvre le gisement. Je ne parle pas d’une coupe d’arbres, ni même de coupe à blanc, je parle de RETIRER toute biomasse (arbres, plantes, terreau, tourbe, végétaux de toute sorte, sans parler des animaux). Et on ne sait pas ce qu’ils en font… Ensuite, on retire le mort-terrain, mélange de roches et de gravier près de la surface. On peut alors atteindre les sables bitumineux afin d’en retirer le bitume et de transformer celui-ci en produits pétroliers. Ce procédé de transformation nécessite des quantités phénoménales d’eau, qui sont mélangées à des solvants et autres produits chimiques néfastes pour l’environnement. L’eau est ensuite retournée dans les rivières déjà très asséchées de l’Alberta. Il arrive régulièrement que l’eau soit vraiment trop contaminée (certaines compagnies ne savent pas trop comment se débarrasser de tous les produits chimiques qu’elles utilisent). Elle est alors stockée dans des étangs à ciel ouvert, d’où elle s’écoule jusque dans les nappes phréatiques, réserves d’eau souterraines qui alimentent directement ou indirectement notre alimentation en eau potable. Malheureusement, l’exploitation des sables bitumineux n’est mentionnée nulle part dans le document des conservateurs. Quelle surprise.
Ceci m’amène à parler du protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre… Enfin, il n’y a pas grand-chose à en dire, compte tenu du fait que respecter ce protocole était un minimum absolu et que le gouvernement Harper ne cherche même pas à atteindre ce minimum, préférant attendre les prochaines élections américaines pour bâtir un plan de réduction de la pollution à l’échelle du continent. Je ne vois pas en quoi commencer tout de suite à réduire nos émissions de gaz à effet de serre nous empêcherait de dialoguer à ce propos avec les états-uniens, mais bon…

Venant des conservateurs, il ne nous reste qu’à espérer le pire, comme cela nous ne risquons pas d’être déçus.


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