McGill a récemment remporté le premier rang du classement général des universités canadiennes, publié par le magazine Maclean’s. L’institution a également remporté la deuxième place au rang des facultés de droit canadiennes. Vaughan Dowie, vice-principal par intérim des affaires publiques de McGill, affirme : « Nous sommes très contents, pas seulement pour le classement au premier rang mais parce que ce résultat confirme une tendance. » M. Dowie souligne que l’Université McGill s’est classée au vingtième rang mondial selon le classement Times Higher Education et au soixantième rang selon le classement Shanghai.
Le classement Maclean’s a été critiqué par plusieurs institutions moins bien cotées, ainsi que par certaines universités pourtant bien classées comme l’Université de Toronto, qui a refusé de participer au sondage en 2006. Alors que les étudiants au secondaire ou au cégep s’apprêtent à faire un choix d’université, on s’inquiète de l’influence que le classement pourrait avoir sur leur décision.
Judith Woodsworth, rectrice et vice-chancelière de l’Université Concordia, soutient que l’université « ne participe pas officiellement au sondage et conteste d’ailleurs son efficacité et son côté scientifique. » Mme Woodsworth souligne également que « certains facteurs du sondage sont nuisibles pour des universités comme Concordia. » L’université se veut en effet accessible. Son processus d’admission ne privilégie pas les candidats qui affichent les meilleures moyennes académiques, faisant entrer d’autres facteurs en ligne de compte.
Le point de désaccord principal est la méthodologie du classement Maclean’s, qui est fondé sur une catégorisation des universités canadiennes en fonction de leur taille : petites, moyennes et grandes.
Maclean’s soumet des sondages à des membres de la communauté, parmi lesquels des chefs d’entreprises et des employés universitaires, entre autres. Le questionnaire les interroge sur trois critères : « meilleure qualité », « innovation » et « chef de file de demain ». En ce sens, le sondage Maclean’s se fonde principalement sur la réputation. D’où son allure compétitive, les rangs contestés et les dissidents, qui considèrent le sondage impropre à une évaluation juste.
Les sondages universitaires ne se limitent pas à ceux de Maclean’s, et plusieurs universités adhèrent à un autre régime d’évaluation, soit l’Étude nationale sur l’expérience étudiante (NSSE). Ce sondage a été administré pour la première fois en l’an 2000 et il regroupe 1200 universités au États-Unis et au Canada.
George D. Kuh, du Centre de recherche et de planification postsecondaires, affirme que les étudiants sont mieux représentés à travers ce sondage : « Ce que les étudiants font à l’université compte plus pour les résultats que qui ils sont, ou même où ils étudient ». Par ailleurs, les questions sondent davantage les activités des étudiants que ce qu’ils pensent de leur université.
Chaque université est évaluée individuellement. Les relations entre étudiants et professeurs, ou encore, la participation dans les activités parascolaires, sont abordées. Les universités peuvent se comparer aux autres universités et se positionner pour entamer des mesures d’amélioration. M. Dowie rappelle qu’«aucun sondage n’est parfait, mais que si on les prend ensemble, ils donnent un meilleur résultat ». Enfin, ces sondages ou classements sont importants parce que « à la fois pour les étudiants et les professeurs, il assurent l’imputabilité de l’institution », affirme M. Dowie.