Aller au contenu

La fleur au fusil

Punaise !

L’expression est quétaine, et pourtant d’actualité.

Accrochez vos oreilles : Montréal fait face à une épidémie de punaises de lit. Ah les maudites « bibites » ! Un vrai problème de santé publique. D’où cette campagne au joli slogan, lancée le 30 janvier par la Ville : « Épinglons la punaise»… Et les gros moyens déployés : 50 000 papillons (ou flyers) à disposition des citoyens. Qu’y lit-on ? « Plus on intervient rapidement, meilleurs sont les résultats. Il ne faut pas tenter de régler le problème soi-même. Suivre attentivement les consignes de l’exterminateur compétent. » Bon.
Selon Violaine Ballivy, qui a cuisiné la Direction de la santé publique (DSP) pour La Presse, « la progression du fléau ne veut pas dire qu’il y a plus de taudis ou que les logements sont bien moins entretenus qu’avant. Cela résulterait plutôt du fait que les Montréalais voyagent de plus en plus et qu’ils rapportent souvent de petits intrus qui prendront ensuite racine dans leur domicile, puis chez un voisin, et un autre…» Nous voilà rassurés !

Sauf que, Messieurs-dames de la Ville, nous avons d’autres soucis. La neige, par exemple : 23 centimètres rien que l’autre jour, et M. Tremblay donne congé à ses employés ! C’est sûr, le Maire a eu un blanc. Car 24 heures sans cols bleus, c’est le bordel assuré : bouchons, accidents, klaxons, jurons… Trois petits vieux en ont perdu la vie. La faute à qui ? Pas aux punaises de lit.

Du côté d’Ottawa, même topo. Beaucoup de « niaiseries » pour pas grand-chose. Ignatieff s’est gratté la tête, a fait plier Harper sur le budget, pour finalement décider… de ne pas l’épingler. Exterminateur incompétent ? C’est comme ça, simplement : le paquebot croule (34 milliards de déficit prévu pour 2009–2010), mais « pas touche » au capitaine. La mode est aux « noces rebelles », semble-t-il.

Alors quoi ? Punaises qui prolifèrent, maire absent et gouvernement incompétent : c’est le temps d’épingler ? Trois fois non, les enfants : « Il ne faut pas régler le problème soi-même ». Respirez, plutôt. Lisez le dossier « Vieillir cool » de La Presse. Méditez (paraît que ça marche : 2500 heures de pratique, et la douleur s’envole). Bref, assoyez-vous et attendez sagement l’Envoyé… Obama viendra. Obama verra. Obama vaincra. Ou pas.


Articles en lien