On a souvent reproché à McGill son manque de répondant sur bien des sujets, notamment sur la question de la bureaucratie, qui a fait s’arracher les cheveux à des générations d’étudiants. Le vent tourne cependant, et l’université fait preuve d’une volonté appréciable d’augmenter la communication et les consultations. Preuve en est, lundi dernier atterrissait dans nos messageries un courriel annonçant le lancement de l’édition 2009 du concours Éliminer la paperasserie (Red Tape Contest). Malgré un titre peu accrocheur en français, l’initiative du vice-principal exécutif adjoint Morton Mendelson est louable. Lancée à McGill en 2008, elle s’inspire d’un projet similaire tenté à l’Université Dalhousie. Du 16 au 20 février, les commentaires et suggestions des étudiants sont sollicités sur le blogue www.blogs.mcgill.ca/redtape. Un prix de 100 dollars sera remis aux dix meilleures contributions.
Il est regrettable, d’entrée de jeu, que le lien inséré dans le corps du message soit erroné, et nous oriente non vers le blogue mais vers un message d’erreur. L’ironie de la chose est d’autant plus frappante que l’objectif est ici de permettre aux étudiants de s’exprimer sur des sujet tels que Did you find that online, or not ? (L’avez-vous trouvé en ligne ou pas?). Il est à espérer que ce faux pas informatique ne découragera pas les étudiants de s’y rendre. En admettant toutefois que vous le trouviez en ligne, le blogue du concours vous invitera à répondre sur trois autres sujets : I wish I knew then (Si seulement j’avais su), Where do you get advice ? (Où peut-on être conseillé?), Are you running around ? (Tournez-vous en rond?). Les sujets auraient pu être traduits en français, ne serait-ce que pour encourager les commentaires française de la part d’étudiants qui s’y sentent plus à l’aise.
À l’heure où ce texte est rédigé, il se trame déjà d’intéressantes solutions. La question de l’information mise en ligne par l’université accapare le plus d’attention. On reproche la complexité de Minerva, ou encore l’éparpillement des données en trop d’endroits sur le site Internet. Une étudiante évoque la difficulté qu’elle a eue à trouver de l’information sur les financements disponibles pour les étudiants américains, ainsi que des détails concernant les garderies ou les écoles pour sa fille. Un étudiant au doctorat souligne quant à lui l’absence de certains liens spécifiques vers des pages contenant, par exemple, de l’information sur les bourses doctorales. Dans un autre registre, une étudiante propose que soit créé un dépôt de lettres de recommandations afin qu’un étudiant ne soit pas obligé de demander une même lettre plusieurs fois à un même professeur.
Ces apports sont bénéfiques, mais si disparates que nous sommes en droit de nous interroger sur l’efficacité de cette méthode. Il ne fait pas de doute que la volonté de McGill à obtenir le feedback de ses étudiants est fort appréciée. Cela dit, nous attendons toujours de savoir quel parcours concret ont fait les propositions des gagnants de 2008, et espérons un rapport sur le progrès effectué, tel qu’il est promis sur le site du projet. Si McGill a tout intérêt à consulter sa population, l’institution gagnerait probablement à favoriser à l’avenir une consultation similaire, mais fondée sur des questions plus précises et bâties, pourquoi pas, à partir des commentaires recueillis à ce jour. C’est en ciblant les problèmes que nous pourrons attendre des solutions précises.