Lorsqu’un journal étudiant, fort d’une dizaine de membres et de quelques contributeurs, aussi valeureux soient-ils, se lance dans un numéro spécial sur Dieu, il s’expose à des difficultés et à quelques lacunes, que vous aurez le loisir de constater à la lecture de nos pages.
Tout d’abord, malgré notre volonté de couvrir avec le plus d’équité possible les religions monothéistes (car il s’agit ici de Dieu avec un grand D), nous nous sommes vite retrouvés avec un contenu exclusivement axé sur une optique chrétienne. Si cela peut être perçu comme le reflet de l’héritage culturel d’une équipe bien homogène, n’allez pas voir cette disproportion comme une affirmation de l’existence du seul Dieu chrétien par votre Délit soudainement devenu prosélyte. Vous seriez d’ailleurs encore moins bien inspirés de voir notre thématique de la semaine comme l’affirmation que Dieu existe. Si l’on en croit ce qu’en disent les campagnes publicitaires, il n’existe probablement pas.
Cela ne nous empêche pas d’en parler. Car pour un bonhomme qui n’existe pas, et qui échappe à toute définition précise, il a le don de drôlement s’infiltrer dans nos valeurs et notre inconscient collectif.
Le choix de consacrer un numéro à Dieu (à défaut de notre vie, ce qui vous aurait privé du plaisir de lire nos textes profanes) est parti d’un élan spontané, lors d’un brainstorming où l’idée semblait particulièrement attrayante. Ce qui semblait chouette s’est avéré être le numéro le plus difficile et délicat que nous ayons eu à produire. C’est aussi un des plus intéressants, pourtant, puisqu’au fil du hasard et de cette vaste incertitude que représente le sujet, nous avons eu quelques illuminations. En espérant qu’il en sera de même pour vous.
Dans ce numéro, nous explorons la mise en marché de Dieu, à travers la campagne publicitaire de l’Archevêché de Montréal. Dans une veine similaire, nous jetons un coup d’oeil à la privatisation du patrimoine religieux, à travers la conversion d’églises et d’institutions en condominiums. Nos journalistes vont également vous faire découvrir l’Église de Scientologie de Montréal. Nous avons aussi couvert le sujet à travers des entrevues. En pages centrales, l’auteur Dany Laferrière nous livre, avec beaucoup de répartie, ses pensées. Le Vice-recteur à la pastorale de l’Oratoire Saint-Joseph fait sa profession de foi, et un professeur nous parle de Dieu et de politique.
Il y a encore bien des choses à en dire, et qui ne se prêtent que moyennement à la couverture journalistique. Voici pour l’instant le résultat de cette tentative !