Les membres de l’Association des étudiantes et étudiants de deuxième et troisième cycles (AÉÉDTC) de McGill ont été conviés aux urnes du 24 au 28 août afin de se prononcer sur l’affiliation à la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
Des 588 étudiants qui ont déposé un bulletin dans les urnes, plus de 58% se sont exprimés en faveur de l’affiliation à la FEUQ, contre 35,7% s’y opposant. Les étudiants des cycles supérieurs s’ajouteront donc officiellement aux quelques 125 000 membres de la Fédération le 1er janvier 2010, tel que précisé dans la question référendaire. Une cotisation de 2,50$ par personne sera ajoutée à la facture de frais de scolarité dès le semestre prochain.
Le quorum minimum de 5% des membres requis par les règlements de l’AÉÉDTC pour que les résultats soient valides a été largement dépassé, puisque les 588 votants correspondent à 10,2% de l’électorat. Ce résultat est d’autant plus surprenant qu’en raison des règlements de la FEUQ, les étudiants ne pouvaient voter que sur bulletin papier et non via Internet, comme c’est habituellement le cas pour l’AÉÉDTC.
Les procédures menant au référendum ont été lancées en mars dernier, après que le Conseil eut donné le feu vert pour négocier avec la FEUQ. Selon Daniel Simeone, président de l’AÉÉDTC, les deux associations collaboraient étroitement depuis quelques années. « Nos cultures politiques sont similaires, renchérit Adrian Kaats du comité du « Oui », pragramatiques et fondées sur la recherche. »
Des preuves à faire
Autant du côté de l’AÉÉDTC que de celui de la FEUQ, on évoque une convergence des intérêts respectifs. « Nous sommes très heureux de l’arrivée d’une nouvelle association, surtout venant de McGill ! » se félicite Jean Grégoire, président de la FEUQ. Il reste que la Fédération devra démontrer à ses nouveaux membres que cette affiliation est concrètement dans leur intérêt, insiste Tarek Hamade, membre du Conseil de l’AÉÉDTC et directeur du comité du « Non » lors de la campagne référendaire. Hamade questionne la vision à long terme de la FEUQ, qui, affirme-t-il, a une attitude plutôt réactive que proactive face aux enjeux étudiants. Le comité du « Non » a également soulevé des doutes quant à l’intégration d’une association à prédominance unilingue anglophone au sein d’une fédération essentiellement francophone. « Ce qui nous inquiète, au fond, c’est de savoir si nos intérêts vont réellement être pris en considération à la FEUQ, ou si on va se retrouver tassés en marge des décisions. »
Le son de cloche est tout autre du côté de la FEUQ, où l’on met en exergue les dossiers de l’heure qui concernent les étudiants aux cycles supérieurs –notamment ceux de la représentation étudiante au sein des organismes subventionnaires et de l’encadrement du financement dirigé. « L’AÉÉDTC pourra mieux faire valoir leurs intérêts, affirme Grégoire, d’abord en gagnant le droit de vote, ensuite en participant au Conseil national des cycles supérieurs, puis en déposant des motions en assemblée générale. » Pour ce qui est de la question linguistique, la FEUQ propose déjà certains services de traduction qui devraient continuer à être améliorés. « Il faudra néanmoins que des mécanismes d’imputabilités soient mis en place pour s’assurer qu’on y trouve notre intérêt », soutient Hamade.
Convergence et divergence
La poussière est à peine retombée sur les feuilles de résultats électoraux que les étudiants aux cycles supérieurs devront peut-être se préparer à retourner aux urnes. En effet, l’exécutif de l’AÉÉDTC a mis en circulation une pétition visant à recueillir la signature d’au moins 10% de ses membres pour la tenue d’un référendum sur l’affiliation à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants –section Québec (FCEE‑Q). « Ça fait plusieurs années qu’il y a des tensions avec la FCEE », soutient Ladan Mahabadi, responsable aux affaires externes et gouvernementales. « On veut réévaluer sérieusement notre affiliation avec eux. » Vu la longueur du processus, les étudiants ne devraient néanmoins pas être appelés aux urnes avant 2010.