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De grands projets pour Montréal

Comment vaincre les fantômes du passé ?

L’Expo 67, le métro de Montréal, l’île Sainte- Hélène, le Stade olympique : tous sont des réalisations des années 1960 qui ont fortement contribué à former l’identité de Montréal. Mais le désastre financier du stade –un milliard et demi de dollars remboursés sur plus de trente ans– nous rappelle constamment les dérapages que peut occasionner un projet visionnaire teinté de mégalomanie. C’est d’ailleurs pourquoi Montréal n’a pas été le théâtre de ce genre de projets depuis au moins une quarantaine d’années. Par contre, cette campagne électorale municipale montre que les partis font preuve d’audace et recommencent à proposer des projets qui sortent du train-train quotidien.

Pour commencer, les trois principaux partis que sont Projet Montréal, mené par Richard Bergeron, Vision Montréal, avec Louise Harel en chef de file, et Union Montréal, la formation du maire sortant Gérald Tremblay, se rejoignent sur certains points. Tous s’entendent sur la nécessité de démolir l’autoroute Bonaventure pour mieux l’intégrer au centre- ville. De plus, tous prévoient des célébrations en 2017 pour le 375e anniversaire de fondation de Montréal. Voyons maintenant les propositions originales de chacun des partis.

Vision Montréal propose de mettre en candidature Montréal pour l’obtention de l’Exposition universelle de 2020. Louise Harel argumente que ce projet permettrait à Montréal de se positionner en véritable métropole de calibre international et contribuerait à sa relance économique. Elle promet aussi de recouvrir l’autoroute Ville-Marie, entre le Palais des congrès et le pont Jacques-Cartier. Selon Louise Harel, c’est l’endroit rêvé pour recevoir les deux manifestations majeures que seraient le 375e anniversaire de Montréal et l’Exposition universelle de 2020.

Union Montréal est moins grandiose dans ses promesses. L’équipe de Gérald Tremblay propose plutôt de continuer à investir dans le Quartier des spectacles. À terme en 2012, tout le quadrilatère qui entoure la Place des Arts sera réaménagé en parcs et en promenades pour rendre plus propice la tenue des nombreux festivals annuels qu’accueille ce secteur. Union Montréal prévoit également d’investir dans un projet nommé « Muséums nature ». La pièce maîtresse de ce plan sera la construction d’un nouveau Planétarium situé entre le Stade olympique, le Biodôme et le centre Jean-Pierre Charbonneau.

Finalement, Projet Montréal innove avec son projet d’entrée maritime de Montréal. L’objectif est de redonner aux Montréalais l’accès aux berges du Saint- Laurent. Le terrain visé est délimité à l’ouest par le bâtiment Molson, passe en dessous du pont Jacques- Cartier, et mesure 2,5 kilomètres de long. Richard Bergeron prévoit d’y aménager un ensemble immobilier composé d’habitations, de bureaux, de restaurants ainsi qu’une promenade qui longerait le fleuve. De plus, toujours pour le projet d’entrée maritime, M. Bergeron entend proposer la pointe nord de l’île Sainte-Hélène à un investissement privé majeur. L’urbaniste de formation considère l’endroit comme le plus beau site de Montréal et rêve d’y voir s’ériger une construction de l’envergure de l’Opéra de Sydney en Australie.

Bref, tous les partis proposent des idées originales pour faire rayonner Montréal. Cela signifie donc que peu importe l’issue du scrutin, les Montréalais se retrouveront avec des dirigeants qui ne semblent plus être effrayés par les fantômes du passé. Une perspective réjouissante ? À vous de décider le 1er novembre prochain.


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