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Le bâton

Broches, papier, ciseaux

En relisant de vieux numéros du fanzine garage What Wave aujourd’hui, je me suis remémoré une période de ma vie où il n’y avait pas d’outils technologiques aussi développés que Facebook et MySpace (ce que je connais de Twitter me donne à penser que c’est une version « diète » des deux autres, alors je n’en parlerai pas) à la disposition des groupes, et où nous devions nous démerder pour trouver des bands obscurs que nos amis ne connaissaient pas. Nous ne tomberons pas dans la nostalgie, tout simplement parce que ce n’est pas constructif, mais les souvenirs de cette époque m’ont fait réfléchir au contenu du Bâton pour cette semaine.

Dans le but de tendre une frêle perche à la presse écrite, il me fait plaisir de vous présenter une chronique spécialement dédiée à un fanzine qui publiera son septième numéro le 29 octobre. Alors, without further ado, laissez-moi vous présenter le plus montréalais de tous les fanzines de la côte Ouest canadienne : Mongrel Zine, alias Mongréal Zine.

Basé à Vancouver, Mongrel Zine est l’œuvre de Janelle Pramberg et de l’artiste Bob Scott (et d’une panoplie de contributeurs dont le montréalais Frank Fingers), qui rédigent, révisent, plient, coupent, brochent et publient cette littérature érudite pour le plaisir coupable de tous les amateurs de rock’n’roll qui veulent bien se risquer à la lire.

Pourquoi le plus montréalais de tous ? Bon, il est facile de comprendre que les meilleurs groupes canadiens des dernières années ont émergé à Montréal, mais la véritable raison de la « montréalité » de Mongrel Zine est que Bob a grandi à Montréal, avant de suivre sa maman jusqu’à Vancouver… de là son parti pris pour la métropole québécoise.

Depuis sa création, la copieuse brochure s’est fait les dents sur des artistes de tous genres, qu’ils soient représentants de la scène garage montréalaise comme Mark Sultan –alias BBQ–, Cpc Gangbangs et Skip Jensen, ou bien qu’ils soient des légendes oubliées par l’histoire de la musique –comme les Torontois The Scenics. Et puisque Mongrel est publié par une troupe de bizarroïdes fanas de tout ce qui est tordu, le bédéiste Rick Trembles (dont les critiques de films version bande dessinée pour adultes consentants se retrouvent toutes les semaines dans le magazine Mirror) s’est récemment retrouvé en couverture du magazine.

Mongrel Zine a aussi pris la bonne habitude d’inclure une compilation CD‑R dans tous ses derniers numéros, un peu comme le faisaient What Wave et des dizaines d’autres… avec des cassettes et des flexi-disques (ah, le flexidisque, un format qui gagnerait à revenir en circulation).

Comme tout bon zine qui se respecte, Mongrel donne également dans la critique et publie dans chaque numéro une spacieuse section « Reviews » traitant des nouveautés sous toutes leurs formes, que ce soit le CD‑R du groupe noise habitant dans un deux-et-demi crade dans le fin fond du Mile-End ou bien le plus récent album des Black Lips chez Vice Records.

Si la presse écrite s’apprête à mourir, il semblerait qu’il y avait de l’interférence sur la ligne lorsqu’on a tenté de passer le message à Janelle et Bob, car chez Mongrel on ne se considère pas vraiment anachronique.

Il va donc de soi qu’après avoir lu le Bâton cette semaine, votre premier réflexe devrait être de vous rendre chez Primitive (3830 rue St-Denis) ou bien chez Sonik (4050 rue Berri, à l’angle Duluth) pour vous procurer les six derniers numéros de Mongrel Zine.

Finalement, faites donc plaisir à Bob en lui payant un voyage de retour à Montréal. Rendez-vous au http://​www​.bobscottartwork​.ca et achetez-lui ses dernières pièces. Vous verrez, ça fait du bien de devenir mécène.

Pour plus d’information, consultez le : http://​mongrelzine​.wordpress​.com.


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