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100 mille lieux à la ronde

La semaine dernière, Le Délit s’est entretenu avec une participante du 100-mile diet, un défi qui astreint quelques braves mcgillois à manger localement pour un mois. 

Le 100-Mile Diet, vous connaissez ? Si McGill donne parfois du fil à retordre à ses étudiants au niveau académique, une dizaine d’étudiants ont choisi de s’imposer un défi supplémentaire : ne manger que de la nourriture locale pendant un mois, rien de moins. Cette initiative de Greening McGill de lancer ce défi à un groupe d’étudiants a pour origine un phénomène grandissant qui s’inscrit dans la lutte contre les changements climatiques et est inspiré d’un livre co-écrit par deux auteurs canadiens, Alisa Smith et J.B. MacKinnon, The 100-mile diet : A Year of Local Eating. Pour en savoir plus, Le Délit a rencontré Maya Gunnarsson, étudiante en deuxième année en histoire de l’art et participante au défi. Entre deux cours, la jeune brunette nous a parlé de ses découvertes, ses nouvelles recettes et des hauts et des bas que connaissent ceux qui s’astreignent à « manger local ».

Contrairement à toutes nos attentes (celles de trouver une étudiante éreintée et désenchantée, une femme au teint pâle dû à un manque flagrant de vitamine C), Mme Gunnarsson s’est révélée être une jeune passionnée, pétillante, bavarde et ravie par l’expérience. C’est avant tout dans le but de supporter les fermiers et producteurs locaux, de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effets de serre et de sensibiliser ses amis et sa famille que l’étudiante à décidé de participer au projet.

Depuis deux semaines, Maya Gunnarsson a « découvert des produits qu’[elle n’aurait] jamais essayé, si [elle ne s’était] jamais imposée la contrainte de ne manger que des aliments cultivés à moins de 100 miles de Montréal ». Elle a dû fouiller les livres et demander à des amis de nouvelles recettes, et fréquente maintenant régulièrement le marché Jean-Talon.

Contrainte de passer plus de temps devant les fourneaux ? L’étudiante nous confie qu’elle n’y voit en fait « point d’inconvénient, puisque ce qu’[elle] prépare est beaucoup plus sain, savoureux et attrayant que le dîner congelé, la pizza en boîte ou le réchauffé micro-ondes » qu’elle se risquait parfois à consommer. Elle affirme avoir même trouvé du pain au levain au marché, du cidre de pomme au dépanneur et de la farine à la boulangerie, et le tout, abordable et fabriqué localement ! De plus, elle affirme que le sentiment d’accomplissement après avoir préparé par exemple, ses propres pâtes, confiture et humus de flageolets, vaut bien le temps de préparation et les déplacements supplémentaires.

« En voyant ce qui entre dans la préparation des aliments », dévoile- t‑elle, « on prend conscience de ce qu’on mange et cela nous incite à porter attention aux conséquences de nos habitudes de consommation sur l’environnement comme sur notre santé ». Selon Mme Gunnarsson, bien que certains aliments soient plus contraignant à remplacer, tels que le chocolat, le sucre et l’huile d’olive ou encore le café, on peut toujours trouver des alternatives : pensons au très québécois sirop d’érable, au miel, à l’huile de tournesol ou de maïs, et aux infusions herbacées. Bien sûr, une telle pratique alimentaire serait toujours plus facile à respecter en été, en raison de la plus grande variété de fruits frais et légumes divers disponibles.

Bref, Maya Gunnarsson nous est apparue comme la preuve vivante –et locale!– qu’avec volonté, effort et un minimum de temps on peut arriver à manger santé et local à prix raisonnable. La jeune femme entend même convaincre sa famille d’en faire autant ! Et, à travers cette entrevue, quelques lecteurs du Délit, peut-être…


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