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Francine Savard, Tricia Middleton et Tacita Dean au MACM

Le Musée nous présente trois artistes contemporaines aux démarches aussi distinctes que fascinantes.

Les expositions de Francine Savard, Tricia Middleton et Tacita Dean sont présentées jusqu’au 3 janvier au Musée d’art contemporain de Montréal. Alors que la Montréalaise Francine Savard travaille énormément sur l’interaction des systèmes de classification, sur les cartes, les mots et leur lien avec les images, la néo- Montréalaise Tricia Middleton, originaire de Vancouver, présente une installation de plusieurs pièces dans lesquelles on se promène comme dans une maison de poupées. Avis à ceux qui s’intéressent surtout à la vidéo : l’installation de la Britannique Tacita Dean a connu quelques pannes qui ont forcé le Musée à en interdire l’accès dimanche.

Faisant intervenir des mots, des cotes de bibliothèque, des plans de villes, des citations de penseurs et d’artistes ainsi que des formes géométriques, les oeuvres de Francine Savard savent captiver le spectateur qui s’intéresse à la juxtaposition de plusieurs sphères artistiques. Les allusions à la géographie et à l’histoire de l’art se font centrales dans certaines de ses oeuvres, dont Le Dépôt de peinture, qui représente la peinture séchée au fond d’un pot, où encore la carte du quartier du Marais, haut lieu du tourisme artistique à Paris. Les Couleurs de Cézanne dans les mots de Rilke 36/100 fait découvrir au visiteur les couleurs utilisées par Paul Cézanne telles que décrites par le poète Rainer Maria Rilke. L’effet est saisissant : les expressions de Rilke sont écrites en ton sur ton sur des rectangles peints de la couleur décrite par le poète. Rappelant la mise en page d’un poème, les longs rectangles, tous de même hauteur, sont placés l’un en dessous de l’autre et justifiés à gauche.

Tricia Middleton, quant à elle, invite le spectateur à parcourir Les Âmes sombres, un ensemble de pièces à l’intérieur tapissé soit de paisley multicolore, de briques envahies de plantes ou de laine brute, colorée et décorée de paillettes. Au sol, divers objets rassemblés en tas, pétrifiés dans une matière blanche ; sur certains plafonds et certains murs, des courtepointes faites de draps usés. Une autre pièce accueille deux immenses stalagmites brunâtres décorées de laine vert mousse. Ce sont là des références aux catacombes, à Notre-Dame de Paris et au château de Versailles, nous apprend la commissaire Sarah Grant Marchand. Univers à la fois grotesque et onirique, Les Âmes sombres propose au visiteur une vision novatrice sur l’envers de la société de consommation, soit l’envahissement de l’espace par ce qui est consommé.

L’oeuvre de Tacita Dean, Merce Cunningham performs STILLNESS…, est une installation de six vidéos du danseur assis sur une chaise dans une pièce aux murs de miroirs. L’installation vidéographique invite à une réflexion sur la fonction du temps et du média cinématographique dans la représentation de l’immobilité.

Fidèle à son mandat de faire découvrir les courants de l’art contemporain, le MACM réussit encore une fois à proposer des oeuvres qui, si elles n’auront pas l’heur d’intéresser tous les visiteurs, ont le mérite de présenter divers points de vue intéressants. À travers les oeuvres de Savard et Dean, on repense l’interaction entre les médias ; avec l’installation de Middleton, la culture de consommation. 


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