Les cinéphiles qui cherchent à aller au-delà du simple divertissement pourront se donner rendez-vous du 11 au 21 novembre dans plusieurs salles de l’île de Montréal. En effet, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) reviennent pour une 12e année. Au programme : des films engagés, porteurs de message et de divertissement. La tradition du genre documentaire est bien ancrée au Québec, qui a joué un rôle de pionnier dans le domaine. Dans les années 1950, grâce au rôle joué par l’ONF, le Québec est devenu la capitale de ce genre cinématographique avec l’invention de son ancêtre, le cinéma direct, aussi connu sous le nom de cinéma vérité. Il va sans dire que tous s’attendent donc à un événement de qualité. « Cette année, on propose la meilleure programmation des RIDM depuis que j’y travaille. Ça fait maintenant sept ans », explique Charlotte Selb, une des responsables de la programmation. Les Rencontres permettent d’entendre les voix des artistes, mais aussi des « acteurs » des documentaires. En plus de divertir, les créations cinématographiques invitent à réfléchir sur différents sujets, comme la crise économique, la bonne fortune ou les agissements de grandes entreprises dans la sphère politique.
Côté thèmes, les RIDM reviennent avec les mêmes sections que lors des éditions précédentes. La Caméra-stylo offre une série de films au ton personnel et d’une écriture singulière. La Caméra au poing va satisfaire les cinéphiles friands de débats sociaux et politiques ayant cours partout sur la planète, avec par exemple La résistance d’un peuple de Helène Magny et Pierre Mignault, qui traite de la dictature birmane, ou encore avec L’affaire Coca-Cola, dernier film de Carmen Garcia et Germán Gutiérrez qui pose un regard critique sur les actes de la multinationale en Colombie. Outre les débats politiques, l’environnement a fait couler beaucoup d’encre et rouler au moins autant de pellicules depuis quelques années. Dans la section Ecocaméra, les sables bitumineux de l’Alberta ou encore les débats majeurs sur la science ou l’écologie envahissent l’écran. La dernière section et aussi la plus jeune, Rubans Canards revient pour la deuxième année consécutive avec des oeuvres punk, pop, souvent marginales et atypiques. Il sera possible de découvrir l’univers des plus grands joueurs de Warcraft 3 dans Beyond the game de Jops de Putter, univers qui ne se limite pas aux quelque quinze heures passées chaque jour à jouer devant un ordinateur. Rubans Canards, selon les organisateurs, reflète le cinéma documentaire de demain. Pourquoi ne pas se permettre un avant-goût de l’avenir cinématographique ?
Le documentaire est est genre qui n’est pas facilement disponible dans tous les cinémas, contrairement aux grandes productions de fiction. Pourtant ces films n’en sont pas pour autant anodins, ni insignifiants. Antoine Bertrand, que l’on a pu voir dans la série québécoise Les Bougon, tient le rôle de porte-parole des RIDM cette année. « Heureusement que nous pouvons compter sur les documentaires pour nous faire découvrir des histoires plus grandes que nature, où les héros ne sont jamais les mêmes, où le scénario change à chaque seconde parce que la vie est imprévisible », explique-t-il sur la page d’accueil des Rencontres.
Celles-ci permettent bel et bien de sortir du cinéma purement commercial, et peut-être même de se rapprocher de la vraie vie, parfois moins excitante ou digeste, mais plus… réelle.
Rencontres internationales du documentaire de Montréal
Quand : 11 au 21 novembre
www.ridm.qc.ca