Il semble que mon (mauvais) karma avec Postes Canada me suive jusqu’à ce billet que je vous fais parvenir de mon Papinotte Palace. Traduction : ma chronique bi-mensuelle fait ses débuts dans les pages de votre Délit favori avec trois semaines de retard sur la rentrée. Votre écrivaine de roman-feuilleton has-been n’aura donc pas d’autres choix que de couper les coins ronds sur l’exposé élogieux de sa propre personne qu’elle aurait voulu vous faire en guise de première chronique pour mordre directement dans le vif des « super-actu-people » culturelles.
Les gens qui me connaissent savent que j’aime environ cinq choses dans la vie : lire, le Pepsi, la musique un peu brutale, la télé et le potinage. Ceux qui partagent avec moi au moins l’un de ces nobles intérêts auront sans doute assisté au marathon Twin Peaks, cette série culte des années 1990 créée par David Lynch (yes, madame), qui a eu lieu les 18 et 19 septembre au Blue Sunshine–Psychotronic Cinema Space. Les trente épisodes de la série y ont été projetés en présence de Kimmy Robertson, qui incarnait l’adorable Lucy Moran. Café et tarte aux cerises inclus.
Le 27 septembre, vous casserez avec moi votre blues du lundi au spectacle de Best Coast à la Sala Rossa. Ce groupe de indie-surf-rock lo-fi, aux accords minimalistes grunge-esques, venant de El Lé, Californie, s’y produira avec les également surf et grunge-esques britanniques de Male Bonding. Sortez vos flanelles.
N’achetez pas Yupster, le « roman indie » de Sylvain Raimond lancé le 15 septembre, poubelle de clichés entendus sur le Plateau et, selon Fabien Loszach du blogue Almost as Cool as Fighting, « pastiche de Glamorama de Bret Easton Ellis ». Justement, ce bon vieux Bret nous a offert récemment un nouveau roman, Suites Impériales, qui se veut une suite à Moins que zéro, qu’il écrivait en 1985. Prenez les cennes que vous avez économisées en n’achetant pas Yupster pour vous le procurer.
Et maintenant, le sujet qui nous brûle tous et toutes les lèvres depuis la sortie de sa programmation au début du mois de septembre : la rentrée TVA. La « télé des émotions » est fidèle à elle-même et nous revient avec une sélection télévisuelle de qualité : les quasi-mongoliens –pour reprendre l’expression d’Ignatius J. Reilly dans la Conjuration des imbéciles– du Banquier useront encore une fois de force et de magie pour choisir la bonne valise ; Chantal Lacroix et son chuintement récidivent avec une nouvelle saison de La Collection et s’incriminent davantage avec Rencontres paranormales, nouveau délit de la rentrée ; la pièce de résistance de l’automne est évidemment la nouvelle saison d’Occupation Double à Whistler, avec Pierre-Yves Lord en remplacement de Joël Legendre. À l’instar des Liaisons dangereuses de Laclos, cette télé-réalité créée par le très intellectuel Éric Salvail nous permettra d’assister à un jeu séduction et de trahison hautement cérébral, avec chutes de ski, cheveux bleachés et implants mammaires en bonus.
Finalement, l’automne ne s’annonce pas trop mal, n’est-ce pas ? Je vous reviens dans deux semaines, dépeignée et fatiguée, avec ma rétrospective sur Pop Montréal.