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L’eau : bien commun ?

Le Congrès mondial sur l’eau s’est terminé sur un flou quant à la définition de l’eau et vers une plus grande marchandisation de cette ressource

Le Congrès mondial sur l’eau qui se déroulait à Montréal devait permettre de trouver une solution à un problème qui ne cesse de s’aggraver : comment garantir un accès à l’eau potable pour 9 milliards de personnes d’ici 2025 ?

Il est clair que les moyens utilisés présentement pour acheminer et traiter l’eau potable ne peuvent être étendus à une population toujours croissante. Le manque d’accès à l’eau est localisé dans les pays les plus pauvres où la population est dispersée et où nos méthodes d’acheminement et de traitement centralisé s’avèrent inefficaces. L’obstacle majeur reste le statut de l’eau ; bien commun gratuit et universel ou marchandise échangeable sur les cours boursiers.

Actuellement, l’eau n’est ni vraiment l’un ni tout à fait l’autre. Dans les pays industrialisés, l’eau potable est considérée comme gratuite (son prix représente la maintenance des systèmes d’approvisionnement et reste très faible : 0.40c/m3 pour le Canada). Dans les pays en voie de développement, l’accès à l’eau reste très difficile. Le développement économique récent de ces régions pose des problèmes de pollution importants. Que ce soit au Nord ou au Sud, les déversements d’engrais chimiques, de déchets industriels, cosmétiques et médicamenteux dans les rivières se retrouvent au bout du compte dans nos verres. Cette eau que nous buvons et qui devient de plus en plus polluée, revient de plus en plus cher à traiter.

Prenez un verre d’eau. Dans celui-ci, vous trouverez plus d’une centaine de produits chimiques désinfectants connus pour causer le cancer (DPBs), une dizaine de composants perfluorinés (PFCs) qui ont leur origine dans les cosmétiques, la peinture et les produits d’emballages, et tant d’autres particules chimiques aux noms barbares. Qui doit supporter le coût du retraitement ? Qui de l’État ou du secteur privé vendra cette eau plus chère afin de créer du profit ? Dans tous les cas, le consommateur sera amené à payer son eau de plus en plus chère avec les discriminations économiques qui y sont liées. L’eau comme marchandise s’installe peu à peu au fur et à mesure qu’elle devient rare et plus chère à traiter. Doit-on y voir un signe précurseur de ce qui arrivera un jour à l’air ?


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