Les sujets que le Groupe de Recherche d’Intérêt Public du Québec (GRIPQ) défend sont souvent controversés, et provoquent parfois une forte opposition, comme en témoigne la campagne « QPIRG : Opt-Out !», qui a lieu à chaque début de semestre. Parmi les raisons de cet événement : encourager les étudiants à ne plus financer le GRIPQ. Selon, Jess Weiser, un des organisateurs de cette campagne, le GRIPQ, qui se veut être une organisation « bénévole, dirigée par des étudiants, qui conduit des projets de recherche, d’éducation et d’action sur des causes environnementales et de justice sociale » défend des « causes radicales » défendues par une faction des étudiants avec une contribution de chacun d’entre eux. La tension entre ces deux groupes a finalement explosé le 23 septembre dernier dans un bâtiment de la faculté d’ingénierie, où étaient installées des tables qui promouvaient l’action opt-out. La dispute a été d’une telle intensité qu’elle s’est conclue par le bannissement du GRIPQ des installations de la faculté d’ingénierie pendant un an.
Ce genre de situation entre en contraste avec la réalité du GRIPQ à l’Université Concordia qui, d’après Jaggi Singh, Coordinateur des Groupes de Travail et de Programmation au GRIPQ de Concordia, ne rencontre que peu de résistance. Selon lui, même si ces deux organisations ont des conseils d’administration et des membres différents, elles sont structurellement et idéologiquement « semblables ». Cependant, il mentionne qu’une des plus grandes distinctions entre les deux organisations universitaires est la façon dont les membres peuvent retirer leur contribution. À Concordia, si les étudiants veulent arrêter de financer le GRIPQ, ils sont obligés de se présenter en personne au début du semestre. Il affirme que « c’est complètement normal et juste » que certains souhaitent ne pas contribuer financièrement, mais il croit que le fait de devoir se présenter personnellement, ne laisse pas fleurir « une campagne de rumeurs » autour des activités du GRIPQ. Jaggi Singh affirme que le fait de permettre aux étudiants de se désengager financière via Minerva « peut permettre la manipulation des faits. Cela ne permet pas aux gens de prendre une décision basée sur les faits ». D’après lui en ne visitant pas le bureau du GRIPQ, les étudiants ne voient pas exactement ce que fait l’association, entraînant la propagation de « rumeurs fausses autour de GRIPQ McGill » qui circulent « dans les documents publiés par des personnes liées aux Jeunes Conservateurs sur le campus ».
En effet, le GRIPQ de McGill ne semble pas être satisfait de la manière dont les étudiants peuvent retirer leurs contributions. D’après Ritts, l’université suivait auparavant les mêmes procédures que Concordia. Il y a trois ans, toutefois, l’administration avait décidé unilatéralement de transférer l’option sur internet. Ritts déclare que ceci « enfreint l’accord entre McGill et le GRIPQ », parce que l’entente entre l’université et les membres du GRIPQ « établit que ces derniers ont « l’autonomie de choisir la méthode de désengagement ». Cependant, selon Weiser, cette décision est juste, car les étudiants devraient avoir le droit de décider « dans le confort de leur salon » ce qu’ils font de leur argent. Il affirme que le fait de se présenter au bureau du GRIPQ pour se désabonner pourrait causer l’intimidation des étudiants. Il soutient également que l’option Minerva « assure la confidentialité des étudiants qui ‘opt-out’».
Toutefois, Ritts affirme que le GRIPQ n’a rien contre le fait que les étudiants veuillent retirer leur contribution financière. Seulement, l’intention derrière le geste devrait être « informée » et motivée. Ce qui est, selon elle, dur à faire lorsque « les seules choses que les étudiants entendent sur le GRIPQ sont négatives ».