Aller au contenu

La tyrannie de la bonne foi

Vous connaissez peut-être le QPIRG (Quebec Public Interest Research Group). Il s’agit d’un groupe de gauche qui fait la promotion de la « justice sociale » sur notre beau campus. Ils se disent opposés à toute forme de discrimination, de la « classe » à la « race ». En tant que francophone, donc membre d’un groupe minoritaire au sein de l’Université McGill, je suis frappé de voir qu’il n’y a même pas de version française de leur site Internet. Il s’agit déjà d’une dissonance par rapport à leur but, puisque l’activisme de ce groupe désire dépasser les limites du campus et s’étendre à l’ensemble de la communauté montréalaise, une ville majoritairement francophone.

Ça ne s’arrête pas là ; depuis 2001, le QPIRG s’est donné comme objectif de lutter contre toute forme d’«oppression ». Pourtant, ses membres se sont permis quelques largesses à ce propos, ce qui a mené à de nombreuses absurdités. Trois d’entre elles ont retenu mon attention.

D’abord, ils mènent la campagne Opt-In ! qui vise à vous enlever le droit de vous retirer du financement de cet organisme via Minerva. Enlever un outil aux étudiants de l’Université qui leur permet de ravoir leur argent facilement est, quant à moi, une forme d’oppression. Les gens ont le droit de faire ce qu’ils veulent avec leur argent. Les membres du QPIRG savent pertinemment que si l’option sur Minerva est retirée, bien moins d’étudiants iront réclamer leur contribution faite par défaut sur leur facture scolaire. Se financer dans l’obscurité cache habituellement des intentions bien sombres.

Ensuite, le groupe s’est lancé dans une campagne contre l’«apartheid israélien ». En fait, ils s’adonnent à une critique complètement absurde, àmon sens, du seul État libre du Moyen-Orient. Selon Freedom House, qui attribue un niveau de liberté aux pays du monde, Israël est libre et les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne ne le sont pas. Le QPIRG fait la promotion de Tadamon!, un groupe prétendant que le Hamas est légitime, et ce, même après l’expulsion violente de Gaza du Fatah en juin 2007. Depuis que ce groupe terroriste est au pouvoir à Gaza, la minorité chrétienne a été persécutée. Des 4500 Chrétiens gazaouis, il n’en resterait plus que 1500. Qu’en pensent-ils ? Ne parlons pas des droits des femmes et des gays au Moyen-Orient en dehors de l’État hébreu. Si Tel Aviv est considérée comme une plaque tournante du tourisme gay ; on ne peut dire la même chose des pays environnants. En Iran, il n’y aurait tout simplement pas d’homosexuels, selon le président Ahmadinejad.

Finalement, que dire du respect des libertés fondamentales par les membres du QPIRG ? Ils semblent s’en ficher. Le 23 septembre, alors qu’une campagne organisée par McGill Hellenic Students’ Association, McGill Italian Student Association, Swiss Club McGill et The Conservative Society of McGill University contre le QPIRG. Cette campagne, le QPIRG Opt-out ! battait son plein, lorsque des membres du QPIRG ont attaqué le kiosque de leurs opposants. L’article 25 de la Charte des droits de l’étudiant de McGill stipule clairement le droit de se rassembler pacifiquement. Ai-je besoin d’en dire plus ? Il est bien frustrant de voir des gens prendre le taureau par les cornes et faire valoir leurs principes quand ceux-ci nous touchent directement. Or, c’est ça, la démocratie et la liberté. 

C’est uniquement ainsi que nous combattrons réellement l’oppression.


Articles en lien