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Mc Sleepy et Da Vinci à la rescousse

Deux robots sont utilisés en tandem pour opérer un patient au CUSM.

La robotique changera-t-elle l’avenir de la chirurgie ? Le 18 octobre dernier, des spécialistes du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont annoncé le succès de la première chirurgie robotisée en anesthésie générale, lors d’une ablation de la prostate à l’Hôpital Général de Montréal.

Il s’agit d’un travail partagé entre le robot McSleepy, un système d’anesthésie automatisé, et DaVinci, un robot chirurgical possédant quatre bras télécommandés. Si l’utilisation de ces machines ne date pas d’hier « McSleepy est utilisé depuis 2008 et DaVinci depuis cet été », c’est leur utilisation simultanée lors d’une opération entièrement robotisée qui constitue une première mondiale.

Assiste-t-on à l’inauguration de robots-médecins capables de nous opérer sans la moindre intervention humaine ? À vrai dire, on est assez loin du compte. Michel Rochon, journaliste de Radio-Canada note que les deux robots « nécessitent malgré tout la présence d’une douzaine de personnes ». Par ailleurs, DaVinci doit être opéré à distance par un chirurgien expérimenté. « Les robots ne remplaceront pas les médecins », précise de Dr Thomas Hemmerling, anesthésiste au CUSM ayant participé à l’opération, mais leur présence semble de plus en plus indispensable. 

Quel intérêt y a‑t-il à utiliser ces inventions honéreuses ? « Ceci devrait conduire à la pratique d’une chirurgie plus rapide, plus sûre et plus précise pour nos patients », déclare le Dr Armen Aprikian, chirurgien en chef au département d’urologie au CUSM. Il explique que « le robot DaVinci nous permet d’opérer d’un poste de travail tout en maneuvrant délicatement des instruments chirurgicaux manuellement avec une précision qu’un humain seul ne pourrait reproduire ». «[McSleepy] nous permet d’administrer une anesthésie d’une plus grande précision […] avec la même qualité de soin à chaque utilisation », ajoute le Dr Hemmerling. « Normalement, les effets secondaires comme l’impuissance ou l’incontinence devraient être plus bas [avec l’utilisation de ces robots]», mentionne le Dr Aprikian, sur les risques associés à une prostatectomie.

Cette nouvelle a donné lieu à des réactions partagées. « C’est un parfait exemple de la façon dont l’homme peut prendre avantage positivement de la technologie. Je suis fière de voir que, en plus, l’opération a eu lieu dans notre pays », déclare une internaute sur le site de Radio-Canada. À l’opposé, certains s’inquiètent des coûts élevés de ces équipements. « Encore un exemple parfait du décalage monstrueux entre les avancées technologiques/scientifiques et l’accès catastrophique aux soins dans la province.

Maintenant on sait où va l’argent dont bénéficiera une infime minorité de la population », s’insurge un autre commentateur.

Les spécialistes du CUSM analysent les résultats de cette opération et prévoient d’étendre l’utilisation de ces robots à une plus grande population et à différents types de chirurgie. 


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