Aller au contenu

Du beurre dans les épinards

McGill va revoir à la hausse la proportion d’étudiants à la maîtrise et au doctorat par rapport au nombre d’étudiants au baccalauréat.

Le plan pluriannuel d’admission de l’université met l’accent sur le recrutement des étudiants post-baccalauréat. Que ce soit dans le cadre de sa stratégie marketing ou de ses décisions d’admission à proprement parler, l’université veut donc attirer des étudiants-chercheurs.

Si, au premier abord, on peut s’étonner que Zach Newburgh, président de l’AÉUM, soutienne une initiative qui réduirait la proportion des étudiants qu’il représente au sein de l’université, celui-ci explique que ce sera à leur avantage. En effet, il estime que cette stratégie « permettra d’augmenter le nombre de citations dans les revues académiques et donc le rang de l’université dans les classements internationaux ».

C’est dans ce même souci de réputation internationale que la principale Heather Munroe-Bloom expliquait lors du dernier forum de l’université (les fameux Town Halls) en novembre dernier et lors de son rapport annuel au Sénat qu’elle souhaitait augmenter l’effort de recherche de McGill.

La proportion d’étudiants à la maîtrise et au doctorat oscille actuellement autour des 20%. Le Délit s’est procuré le Plan de gestion stratégique des recrutements pour la période 2011–2016. Ce document décrit les différentes orientations que l’université va prendre dans les cinq prochaines années pour tout ce qui a trait aux admissions de nouveaux étudiants. Y sont décrites les régions cibles (la Californie ayant une population plus jeune, il est prévu de développer ce “marché”) mais aussi la diversité sociale des étudiants que l’université à l’intention d’admettre à ses différents programmes.

Si aucun chiffre n’est donné, il y est question d’organiser des visites guidées spécialement dédiées aux étudiants post-bac, de “donner les outils aux enseignants pour qu’ils puissent développer le recrutement lors de leurs déplacements professionnels à l’étranger (conférences, etc.).”

On a longtemps accusé l’administration de considérer les étudiants au baccalauréat comme des vaches à lait permettant de financer les programmes de maîtrise et de doctorat qui rapportent bourses, prix et autres mentions. Quoi qu’il en soit, un étudiant à la maîtrise coûte cher et l’administration ne peut se permettre d’augmenter leur proportion de façon trop importante au risque de ne plus être en mesure de leur fournir des conditions de recherche satisfaisantes. Une réalité dont l’université est bien consciente, en témoigne cette note de bas de page : “La répartition des admissions sera sujette aux considérations d’ordre financier”.


Articles en lien