Aller au contenu

Première ronde : MUNACA contre McGill

MUNACA se retrouve au pied du mur et la première rencontre est annulée.

Les négociations entre McGill University Non-Academic Certified Association (MUNACA), le syndicat des employés non-universitaires de McGill, et l’administration ne sont toujours pas entamées. Sur le site des ressources humaines, on peut lire un court communiqué décrétant un « faux départ aux négociations ».

Ces négociations ne peuvent se faire sans que MUNACA fasse part de ses propositions concernant les salaires et les autres requêtes d’ordre monétaire. MUNACA est cependant dans l’impossibilité de le faire, n’ayant pas accès aux informations nécessaires. Comme le relate David Roseman, de MUNACA, « c’est l’employeur qui a toutes les informations nécessaires, comme l’horaire des employés, etc…» Ils désirent ces informations pour « pouvoir calculer ce qui est raisonnable selon les données. » Roseman confirme qu’une partie de l’information sur les salaires leur a été envoyée en format PDF, mais qu’elle était incomplète et que le document était verrouillé, ce qui fait que les chiffres ne pouvaient pas être manipulés.

Raphaël Thézé | Le Délit

.

Ce différend a toutefois enrayé tout le processus de négociation, car McGill, pour sa part, refuse d’entamer les négociations sans que toutes les propositions de MUNACA leur soient transmises. Monsieur Roseman note qu’il est pourtant de coutume de commencer par négocier les clauses non-monétaires avant de passer aux propositions d’ordre monétaire. Une partie des propositions de MUNACA est déjà disponible sur leur site internet. Elles résument les inquiétudes du syndicat face aux pratiques de recrutement de McGill qui ne priorise pas l’ancienneté des employés, ni leur appartenance au syndicat. C’est une pratique courante que d’engager des employés occasionnels, non affiliés à MUNACA, ce qui permet à l’administration d’économiser des fonds.

La prochaine rencontre qui devait avoir lieu le 26 janvier a donc été annulée par McGill, face à l’impossibilité de MUNACA de produire un document de propositions complet, et reportée au 7 février.

En ce moment, MUNACA encourage aussi ses employés à porter plainte contre McGill pour des questions d’équité salariale. « Je pense que les demandes dans la loi aux employeurs sont assez claires. McGill est obligé d’afficher et ils ne l’ont pas fait selon nous. Si les membres sont d’accord avec cette évaluation, ils peuvent déposer des plaintes,» remarque M. Roseman. McGill n’a effectivement pas affiché la procédure de plainte pour l’équité salariale sur son site des ressources humaines, mais c’est aux travailleuses de porter plainte pour recevoir une compensation rétroactive.

Cela fait à peu près deux ans que MUNACA est en conflit avec l’employeur des salariés qu’il représente, à propos de coupures dans les bénéfices, de retard des augmentations promises par McGill et de décalage salarial par rapport aux employés non-universitaires des autres universités. Une série de grèves et de manifestations ont finalement mené à la situation actuelle. Il n’est pas difficile d’imaginer que le froid qui règne entre les opposants risque d’être prolongé.

Lynne Gervais, vice-principale adjointe des ressources humaines en charge des relations avec les médias dans cette affaire (selon Richard Comeau, chef négociateur pour McGill) a refusé de communiquer avec Le Délit.


Articles en lien