Dernièrement, une motion a été présentée pour se débarrasser de l’assemblée générale (AG) de l’AÉUM. Cette proposition sera discutée au Conseil Législatif du 3 février 2011. Le principe de l’AG est de fournir aux étudiants un forum ouvert et accessible, où ils peuvent proposer et voter sur des problématiques qui les concernent. Or, ce principe est-il adéquatement traduit par la forme actuelle de l’AG ? Cette question était posée aux étudiants lors du forum consultatif (Town Hall Meeting), organisé par Zach Newburgh, président de l’AÉUM, mercredi dernier.
Plusieurs aspects de l’AG sont critiqués : le peu de présence aux assemblées précédentes, le niveau de sensibilisation et de motivation des étudiants par rapport aux forums, la nature des débats aux assemblées précédentes, l’opacité du processus législatif, la capacité limitée de la salle. Max Zidel, étudiant du premier cycle en arts, ouvrait la discussion en demandant aux participants d’observer la distinction entre l’aspect discussion civile et l’aspect processus législatif de l’AG. Qu’est qui rend le forum plus attirant ? Malgré le consensus général quant à la valeur de l’AG, de nombreux participants ont exprimé leur sentiment de distance et d’inaccessibilité face au processus législatif. « Je ne me sens pas assez confortable pour écrire des motions. » explique une étudiante de premier cycle, Lily Schwarzbaum.
Néanmoins, il existe des participants qui connaissent bien les procédures des AG et le code Morin l’accompagnant. « Trop de personnes qui sont familières avec les règles établies les utilisent pour saboter le processus », expliquait un membre du conseil, Andrew Doyle. Cela met en évidence la question de la fréquentation des AG. Brendan Steven, fondateur du journal Prince Arthur Herald, précise que la présence des groupes d’intérêts aux AG peut réduire la variété des motions soumises. En revanche, Zidel dit que les gens qui s’en soucient sincèrement participent. En faisant référence à la motion qui visait à abolir la vente des bouteilles en plastique, il soutient qu’à l’origine de certaines motions, on retrouve des initiatives sincères.
Parmi les propositions les plus attrayantes, la possibilité de transférer tout ces moyens de démocratie directe sur Internet. Pour augmenter l’accessibilité, certains membres présents lors du Town Hall ont proposé, entre autres, le vote libre en ligne, l’obligation de voter strictement en ligne, ou la possibilité de combiner télédiffusion et vote en direct.
La connaissance de l’AG et de ses fonctions est quasi-inexistante parmi les nouveaux arrivants à McGill. Adam Finchler, étudiant de premier cycle raconte : « Je suis arrivée ici en septembre, alors il y a plein d’activités dont je ne suis pas au courant, mais j’aurais aimé que l’AG soit plus visible pour rendre la participation plus facile. » L’étudiante en échange Thea Gormley explique que, elle non plus, n’était pas au courant de l’AG. Toutefois, les deux étudiants ont indiqué leur intérêt de participer à un tel forum.
D’autres étudiants ont des sentiments partagés par rapport à l’AG actuelle. « Selon mon expérience, l’AG est un processus fastidieux et difficile, mais ça en vaut la peine » explique Danji Buck-Moore, étudiant de premier cycle. En se rappellant de l’assemblée controversée lors de laquelle on a discuté du conflit isralélo-palestinien, Ariel Lefkowitz, étudiant en médecine, racontait que son expérience lui a laissé un goût amer dans la bouche. Après six ans passés à McGill, Lefowitz reconnaît la difficulté d’avoir une discussion honnête dans notre université.