Dimanche, le député fédéral conservateur de Beauce, Maxime Bernier, a écrit une note sur son blog dans laquelle il défendait sa position et ses propos sur la loi 101. Sa position se résume ainsi : « il est important que le Québec demeure une société majoritairement francophone. Et idéalement, tout le monde au Québec devrait être capable de s’exprimer en français. Mais nous ne devrions pas chercher à atteindre cet objectif en restreignant les droits et la liberté de choix des individus ». Le député conservateur mentionnait également que le « consensus » par rapport à la loi 101, à savoir qu’elle a été et est toujours nécessaire, « n’existe tout simplement pas ».
Ce qui est surprenant est l’affirmation de Maxime Bernier qu’il « ne [s]’attendait pas à susciter une telle tempête en réitérant [sa] croyance qu’on [ne] devrait [pas] s’en remettre à la coercition étatique » pour protéger la langue française. Croyait-il vraiment que la loi 101 n’était plus un sujet polémique et que ses propos ne risqueraient pas d’en titiller plusieurs ? All publicity is good publicity, ne dit-on pas ?
Ce qui est surprenant par-dessus tout est qu’il réclame que « dans une société libre et démocratique, on devrait pouvoir dire ces choses et en débattre calmement sans se faire crucifier sur la place publique ». Et il a raison, Maxime Bernier. Il peut affirmer ce qu’il veut, mais ses détracteurs peuvent également bien le critiquer comme bon leur semble.
Et si Maxime Bernier croit que « le français [peut] survivre si les Québécois chérissent leur langue et veulent la préserver ; [qu’]il va rester vigoureux si le Québec devient une société plus libre, dynamique et prospère ; [qu’]il va s’épanouir si nous en faisons une langue attrayante que les nouveaux venus voudront apprendre et utiliser » sans un apport concret du gouvernement et des mesures législatives, eh bien qu’il propose des solutions concrètes.
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Toujours sur le sujet de la langue, la semaine dernière, les collèges Marianopolis et Brébeuf annonçaient leur nouveau programme d’échange bilingue. Dans la réponse à un courriel du Délit, on nous apprend qu’au « Sommet Brébeuf en 2008–2009, des anciens, parents, employés et professeurs avaient manifesté un intérêt pour l’actualisation des programmes de langues existants tout en explorant de nouvelles avenues dont le but était d’offrir une occasion d’acquérir un academic english soit pour faciliter les études supérieures ou pour le marché du travail ». Le directeur général de Marianopolis, Len Even, précise que les discussions avec son homologue Michel April ont débuté il y a environ un an. « Nous voulions trouver une façon de donner à nos étudiants des occasions de réseautage dans un environnement francophone afin qu’ils se sentent à l’aise de rester au Québec » écrit-il également dans un courriel.
Ces cours qui s’adressent aux étudiants entreprenant leur dernière session au niveau collégial ne sont pas des cours de perfectionnement, mais s’insèrent, avec une autre langue d’enseignement dans le cursus des étudiants. Selon les deux établissements, le programme, fondé sur un nombre réciproque d’échanges d’étudiants, devrait réussir. Len Even affirme croire « que les élèves d’aujourd’hui ont un esprit d’entreprenariat très global et qu’ils veulent faire l’expérience de tout ce que Montréal a à offrir à Montréal ».
Ce nouveau programme intercollégial bilingue mérite l’intérêt, bien qu’il se limite à deux seules institutions privées, mais ce n’est toutefois pas ce qui calmera le débat sur l’application de la loi 101 dans les cégeps.