Professeurs, étudiants, militants et représentants des communautés immigrantes ciblées ont enrichi les discussions. S. Sivaraman, par exemple, a témoigné des difficultés auxquelles font face les réfugiés tamouls au Canada, notamment dans des situations comme celle d’août dernier. En effet, tous se souviennent de l’arrivée en bateau fort médiatisée des 500 réfugiés sri lankais sur l’île de Vancouver„ et surtout de la réaction du gouvernement fédéral et de ses suspicions quant la présence possible de terroristes tamouls parmi les réfugiés. Sivaraman était alors copropriétaire d’un centre communautaire pour les Tamouls de Montréal, mais il fut forcé de le fermer, car la Gendarmerie royale du Canada (GRC) le soupçonnait d’être lié à des groupes terroristes.
Un des organisateurs du RCP, Mathieu Francoeur, explique l’importance des évènements informatifs et interactionnels comme le forum sur la dérive sécuritaire : «[…] à cause des discours ambiants de peur et d’insécurité, les gens se soumettent à la conclusion que les mesures comme la loi anti-terroriste sont normales, sans voir les individus qui souffrent de ces mesures. »
En soirée, le RCP a organisé un souper communautaire par solidarité pour Mohamed Harkat, qui lutte depuis huit ans contre les certificats de sécurité. Sophie Harkat, sa femme, a parlé des impacts de la surveillance par les services de sécurité canadiens. Mohamed Harkat était invité, mais l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a refusé qu’il assiste à la réunion, « à cause de la nature de l’événement ».