Pierre Lapointe souffle sur les dix bougies de sa carrière avec la sortie de son nouveau disque, Seul au Piano. Avec Audiogram, il nous offre seize chansons réduites à leur expression la plus pure, seize petits morceaux d’anthologie de la musique québécoise.
Le sixième album de l’artiste, Pierre Lapointe : Seul au piano, est avant tout un spectacle : quatre soirs de représentation, au tout début de l’hiver, dans la Chapelle du Bon-Pasteur, sur un piano Fiazioli exceptionnel. C’est dans ce lieu que Francis Beaulieu, ingénieur du son, a scellé le succès de l’album. L’atmosphère et l’acoustique sacrées de la chapelle, la voix de l’artiste au naturel, l’essence de la mélodie, c’est exactement ce que l’on trouve sur le disque, sans les longs applaudissements et les improvisations de l’artiste que l’on apprécierait moins à la énième écoute.Sur le disque ne figurent que les balades, les chansons les plus populaires de l’œuvre de Pierre Lapointe. On se réjouit à l’écoute de « L’amour solaire » (qu’on avait déjà aimé sur le maxi Les vertiges d’en haut), de « Tous les visages » (emprunté à l’album La forêt des mal-aimés) et des « Sentiments humains » (tiré de l’album du même nom). Seul au piano inaugure également des pièces jusqu’ici inédites, soit « Moi, Elsie » (composée pour Élisapie Isaac) et « La Boutique Fantastique », qui a valu à l’artiste le lauréat 2001 de la catégorie auteur-compositeur-interprète au Festival international de la chanson de Granby.
Pour celui qui vient de signer la musique du film Le vendeur (The Salesman) qui sortira à Montréal cet automne, chanter les mêmes airs en tournée finit par créer un détachement. Pourtant, en les rechantant au piano, « je me les suis réappropriés », disait-il en entrevue avec la Presse Canadienne. Il faut dire que Pierre Lapointe, à ses tout débuts, travaillait beaucoup plus en solo, à son piano, que dans les dernières années de sa carrière. Pierre Lapointe : Seul au piano est donc l’occasion rêvée pour le chanteur et pianiste (aussi bien que pour son auditoire) de renouer avec l’origine de Deux par deux rassemblés, Reine Émilie et Au bar des suicidés.
Pierre Lapointe présentera aussi, à partir de mai, un spectacle multidisciplinaire : une sorte de tableau vivant racontant l’histoire d’un roi qui doit mettre fin à ses jours avant d’atteindre l’âge de trente ans (âge que l’artiste aura atteint quelques jours plus tard). Ce conte crépusculaire, conçu par lui et par l’artiste visuel David Altmeid, mais aussi joué par une foule d’autres artistes, sera présenté à la galerie de l’UQÀM du 4 au 7 mai.
Si vous n’aviez qu’un seul disque de Pierre Lapointe à acheter, achetez Seul au piano. Et pour ceux qui préfèrent les voir en vrai, son piano et lui, Pierre Lapointe est en tournée au Québec et en Ontario jusqu’en juin prochain.