Le forum (Town Hall meeting) bisannuel de McGill s’est tenu vendredi dernier à la Cyberthèque. L’Administration avait décidé de faire du rapport sur la diversité, l’excellence et l’engagement communautaire le sujet principal de cette rencontre avec la communauté mcgilloise. Le document, qui ne fait guère de vagues, identifie les groupes qui se sentent le plus discriminés. Juifs, musulmans et LGBTQ (lesbiennes, gays, bis, transsexuels, queers) sont ceux qui disent ressentir le plus de discrimination. Mais aussi, et c’est plus inattendu, les Américains. Déjà au Sénat, Morton J. Mendelson (premier vice principal exécutif adjoint aux études et à la vie étudiante) avait présenté les résultats du sondage et certaines conclusions qu’il en avait tirées avaient étonné.
Emily Clare, commissaire de l’AÉUM à l’équité (et à ce titre spécialiste des problèmes de discrimination), et VP Affaires universitaires de l’AÉUM récemment élue estime que, bien que ce soit un bon départ, le sondage a un certain nombre de faiblesses. « Par exemple, à aucun moment il n’est présenté de définition claire de ce qu’on entend par discrimination. La discrimination perçue par les Américains n’est pas la même que celle perçue par les personnes ayant un handicap et l’université devrait s’attaquer à ces discriminations différemment. » Elle explique qu’elle a été approchée par Morton J. Mendelson et « qu’il semble vraiment vouloir améliorer les choses ».La période des questions a été perturbée par l’entrée d’un homme suivi de plusieurs agents de sécurité. Celui-ci a interpelé Madame Munroe-Blum sur les problèmes de gouvernance. Il estime que l’université ne fonctionne pas de façon démocratique et n’a pas manqué de faire allusion au départ de la principale de Concordia. Il s’agit de Slawomir Poplawski, ancien employé de l’université, il était technicien au département Mining and Material Engineering. Une de ses propositions était que le processus de nomination du Board of Governors soit plus démocratique. Heather Munroe-Blum n’a pas souhaité répondre à sa question sur le moment et a indiqué qu’elle le ferait par la suite. Il explique qu’il a été licencié en novembre dernier après avoir publié un billet d’opinion dans le McGill Daily.
Une étudiante francophone s’est avancée vers le micro et a demandé à Madame Monroe-Blum pourquoi les cours de français de l’université n’étaient plus offerts gratuitement, car, d’après elle, cela rendra Montréal moins accessible aux étudiants internationaux s’ils ne connaissaient pas la langue française, majoritairement parlée à Montréal. La principale a encore une fois pointé du doigt le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, expliquant comme à l’accoutumée qu’il ne finance pas suffisamment les universités. Par conséquent, « il faut faire des choix. »