Les dix-huit écrits donnés à lire clôturent une expérience menée tout au long de l’année 2010–2011 dans deux sections du cours FRSL 321 : FRANÇAIS ORAL ET ÉCRIT 2 offert par le Centre d’enseignement du français (CEF). Dans la perspective de favoriser les discussions et la lecture de textes liés à la Francophonie et à la société québécoise, Montréal a été adoptée comme assise thématique.
Il s’agissait d’assurer la convergence des représentations du français par les étudiants comme objet de communication, comme élément culturel, pour développer compétences linguistique, communicative et interculturelle. Le recueil de nouvelles Les Aurores montréales de Monique Proulx répondait à notre volonté d’immerger linguistiquement, culturellement et physiquement les étudiants dans une métropole francophone multiculturelle.
Nous nous attendions à ce qu’une telle démarche se traduise à la fois par des facteurs de curiosité et de motivation au fil de la lecture des nouvelles étudiées. Aussi espérions-nous qu’une telle approche thématique centrée sur les intérêts et l’environnement immédiat des étudiants, déracinés le temps d’un échange ou pour la totalité de leur cursus universitaire, leur donnerait non seulement l’occasion d’apprendre la langue française, mais également d’opérer un rapprochement entre leur(s) propre(s) culture(s) et les identités québécoises multiples présentées dans l’œuvre de Monique Proulx. La prise en compte de la dimension interculturelle dans ce cours permettait aux étudiants de découvrir une « langue-culture » dans un processus continu les amenant à mieux se connaître, à identifier les facettes multiples de cette « langue-culture » à travers des portraits complexes, à la manipuler, à l’accepter (ou non) et à se l’approprier.
Un travail préliminaire a été réalisé grâce au guide d’exploitation sur mesure des nouvelles étudiées, LECℛ¡TURE Comprendre Les Aurores montréales de Monique Proulx hébergé sur le blogue-magazine Le goût du français. Le niveau des étudiants y est pris en compte puisque deux degrés de difficulté sont proposés : novice (faux débutant, élémentaire) et expérimenté (intermédiaire, avancé). Ils sont adaptés au bagage linguistique des étudiants et privilégient le développement du sens critique. L’écriture créative occupe une place importante dans le processus d’appropriation.
La démarche pédagogique retient le travail coopératif comme choix topique alliant réflexion, prise de décisions et consensus en français pour tout travail d’écriture créative. Les dix-huit écrits proposés, prologue ou nouvelle, s’enchâssent symboliquement au recueil de nouvelles Les Aurores montréales. Rédigés en équipe de trois étudiants, ces écrits témoignent d’une expérience culturelle, racontent une histoire ou décrivent une situation particulière, fictive ou non –mais tous montréalais, tout en revendiquant une raison d’être à part entière. Le mot culture est ici à prendre au sens de diversité culturelle ; qu’elle soit linguistique, ethnique, sexuelle, politique, sociale ou encore religieuse. Sans prétention, ces écrits prétendent pourtant témoigner des préoccupations de ces étudiants dans un environnement devenu familier et s’expriment sous des formes, textures, couleurs et lieux variés, à l’image de leur diversité.
Marion Vergues