Il n’y a qu’à voir le nombre d’élèves buvant du café à toute heure du jour. La caféine est en fait un stimulant classé dans la famille des molécules psychotropes puisqu’elle modifie l’activité mentale. Bien plus dangereux que la caféine, le méthylphénidate (Ritalin ou Concerta) et les autres stimulants du système nerveux central destinés aux patients souffrant de déficit d’attention ou de narcolepsie sont consommés par près du quart des étudiants universitaires en Amérique du nord, et ce, sans prescription. Cette consommation illégale vise à augmenter leur performance scolaire, soit pour étudier ou pour passer des examens.
Souvenez-vous qu’il y a un an, en novembre 2010, les médias révélaient une prise récurrente de Ritalin chez les étudiants en médecine de l’Université de Sherbrooke. L’amplification de ce phénomène découle visiblement de la banalisation de la prise de ce médicament : « Tout le monde en prend, alors c’est sans danger ! ». Certains élèves plaideront qu’ils n’ont pas le choix, que leurs études sont trop chargées et que le seul moyen d’être performant est de consommer ces stimulants.
Pourtant, s’ils ne sont pas atteints de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), les stimulants ne leur permettront pas de se concentrer d’avantage et agiront, tout au plus, comme de la caféine. Ainsi, ces étudiants perdent des sommes considérables d’argent, financent un marché noir grandissant et risquent leur santé puisque le méthylphénidate peut causer des trous de mémoire majeurs, de l’arythmie cardiaque, de la tension artérielle, des tics faciaux, des vomissements, des douleurs abdominales, des troubles de la vision, de l’insomnie, des maux de tête, etc. Qui voudrait confronter de tels symptômes en pleine session d’étude ? D’ailleurs, débuter ou cesser abruptement l’utilisation de drogues peut causer des symptômes de sevrage puisque celle-ci entraine parfois une accoutumance. Si cette liste d’effets secondaires ne vous convainc pas, sachez également que des études sont menées présentement afin d’établir un lien entre la prise régulière de ce médicament et certains types de cancer.
En fin de compte, en mettant sur table les risques et les bénéfices de la consommation de stimulants, on se rend bien compte qu’il serait complètement contre-productif d’utiliser ces pilules comme outils d’études. Dormez bien, mangez bien, évitez de procrastiner et vous aurez de bons résultats. Et ce n’est pas ma maman qui me l’a dit ! En 2008, une étude à l’Université de Californie à Los Angeles a révélé que les étudiants ayant une alimentation variée, faisant de l’exercice et ayant une bonne hygiène de sommeil ont une moyenne supérieure. Ce qui est malheureux, c’est que devant un stress très intense et un désir de réussir, il est difficile de dire non à une solution miracle, une toute petite pilule paraissant si inoffensive…