Celle-ci vient d’en finir avec un scandale, alors qu’un autre est prêt à exploser. L’affaire DSK et l’affaire Karachi sont source d’un acharnement entre le Parti Socialiste (PS) et l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP). À cause de l’ampleur de ces deux crises, les débats des sept prochains mois, qui séparent les français du fatidique 6 mai 2012, ne répondront pas principalement aux besoins de ceux-ci, mais seront comblés de désaccords entre gauche et droite sur l’implication ambiguë des leaders politiques dans des histoires peu propres.
En février 2011, Dominique Strauss-Kahn (DSK) était pratiquement nommé futur Président de la République avant que les événements de la suite 2608 du Sofitel de New York n’éclatent au grand jour. Nafissatou Dialo, femme de chambre dans cet hôtel luxueux de Manhattan a porté plainte pour tentative de viol le 14 mai dernier.
Que DSK soit coupable ou non, son futur n’est pas brillant. Il ne porte plus le costume de présidentiable, alors qu’il avait réussi à non seulement unir la gauche mais aussi, dans une certaine mesure, la France. Selon un sondage du CSA (Conseils-Sondages-Analyses), DSK devait l’emporter face à Nicolas Sarkozy avec plus de 61% des intentions de vote. Ceci représentait véritablement un exploit, sachant qu’on n’a pas vu de gauche unie en France depuis les années 80 avec François Mitterrand.
Depuis le retrait de l’ex-directeur du Fonds Monétaire International de la course pour la présidentielle, François Hollande et Martine Aubry se heurtent de façon discrète mais féroce pour endosser le maillot à la rose qui représente le Parti Socialiste. L’espoir pour l’unité est-il vain ?
Problème similaire à l’UMP : l’affaire Karachi monte une à une les marches qui mènent à l’Élysée. La mise en examen de Thierry Gaubert et la garde-à-vue de Nicolas Bazire, deux politiciens proches du président de la République, viennent de propulser ce dernier en première ligne de ce qui pourrait plonger l’élite de droite dans le chaos.
L’affaire Karachi, dossier où se mêlent contrats d’armement, attentats terroristes, financements occultes de la campagne d’Édouard Balladur en 1995, et la mort de onze Français, sème la panique rue du Faubourg Saint-Honoré.
La Justice doit faire son devoir, c’est-à-dire résoudre cette énigme : les informations préliminaires suggèrent que Nicolas Sarkozy fut le directeur de campagne d’Édouard Balladur. En d’autres termes, si la Balance de Thémis prouve que celui-ci a reçu des fonds illégaux pour financer sa campagne présidentielle, le chef de l’État n’est pas près de sortir la tête de l’eau.
Le PS, à travers la voix de Ségolène Royal, candidate aux primaires socialistes, a déjà accusé l’Élysée et ses proches de « corruption ». Cet empoisonnement de la campagne de Nicolas Sarkozy risque de se transformer en bataille pour la survie, au lieu de convaincre. La reconquête de l’opinion publique par le président semble se compliquer d’avantage.
Ces crises ont discrédité et enlevé toute légitimité à la classe dirigeante française. Par conséquent, il faut que les femmes et hommes au service de l’État reprennent en main leurs responsabilités en suivant leur vocation : servir leurs compatriotes.
La « Renaissance » de la politique est essentielle car l’horloge tourne ; Marine Le Pen, par exemple, profite de ces cataclysmes pour se positionner comme la seule alternative à la gauche et la droite. Sans cette « Renaissance » politique, les extrêmes se verront incessamment revitalisés de façon presque gratuite.