Le 14 octobre, Joël Pedneault, vice-président aux affaires externes de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM), et Micha Stettin, représentant des étudiants de la Faculté des Arts auprès de l’AÉUM, ont reçu une lettre les informant de la procédure disciplinaire que l’université engageait à leur encontre « suite aux événements du 11 octobre ». Ce jour là, le Mob Squad (Mobilization squad) organisait un de ses sit-ins à la Y‑intersection en soutien aux grévistes de MUNACA.
Le Mob Squad, groupe d’étudiants militants, s’est fait entendre sur divers fronts, dont beaucoup s’inscrivent en rupture nette avec l’administration : droits des employés de McGill, augmentation des frais de scolarité, fermeture du Arch Café, etc.
Il leur est reproché d’avoir enfreint les articles 5.a et 6 du code de conduite de l’étudiant. L’article 5.a sanctionne quiconque ferait « sciemment obstruction aux activités universitaires. » Tandis que l’article 6 traite de « l’entrée et [de la] présence sans autorisation sur le campus ».
André Costopoulos, adjoint au doyen de la Faculté des Arts, est en charge de la procédure. Le rapport de sécurité, que les deux étudiants ont pu consulter, mentionne la participation calme d’étudiants au sit-in. Toujours selon les deux étudiants, il y est fait mention d’obstruction à la circulation des véhicules.
Les deux étudiants soulignent que le rapport est entaché d’erreurs factuelles. « D’abord il n’y a pas eu obstruction à la circulation, un véhicule a dû attendre entre trente secondes et une minute pour passer. Ensuite Joël n’était même pas là. »
Plusieurs témoins ont confirmé la présence du Vice-Président de l’AÉUM à une réunion de l’exécutif de l’association alors que le sit-in se déroulait.
Les deux étudiants disent s’attendre à l’abandon des poursuites d’un dossier qui semble mal ficelé. Joël Pedneault n’est pas surpris que l’université s’en prenne aux individus qui soutiennent MUNACA. « Mais là, ils sont juste royalement en train de se tirer dans le pied. » Micha Stettin renchérit : « C’est inacceptable mais je dois dire que je ne suis pas surpris qu’une administration autoritariste utilise des méthodes autoritaristes. »
Les deux leaders ont demandé à ce que les procédures soient traitées conjointement, mais un troisième étudiant est mentionné dans le dossier. « Son nom avait été masqué dans le rapport et personne ne nous a contacté. On ne sait pas de qui il s’agit » explique Micha Stettin.
Il s’exclame : « C’est clairement une tentative d’intimidation. Ca ne change rien à la manière dont nous soutenons MUNACA. Nous continuerons la lutte. »