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Siya ! Ich möchte un biglietto for Brussels, por favor

Mon voyage en sauts de puce touche à sa fin. Après avoir visité la France, l’Irlande, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche et l’Angleterre, je vais enfin pouvoir m’installer aux Pays-Bas sans avoir à penser à ma prochaine destination.

Ne vous méprenez pas : ces trois mois de voyage ont été pour moi une source intarissable de découvertes géniales, de rencontres inoubliables et d’euphorie totale. Cependant, on se lasse de tout –même des meilleures choses–, et les voyages n’échappent malheureusement pas à cette règle. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Au bout de quelques jours passés dans une toute nouvelle ville, on commence enfin à s’y reconnaître. Tout d’abord, on parvient à se repérer en plein cœur d’un endroit dont les noms de rues nous étaient jusque-là étrangers. On peut ainsi retrouver sans trop de difficultés la maison, l’hôtel ou l’auberge de jeunesse où l’on séjourne. On progresse ensuite doucement en cercles concentriques de plus en plus éloignés du centre, jusqu’à ce qu’on parvienne à comprendre parfaitement la logique du système de transports en commun. Puis, on s’habitue peu à peu à la monnaie du pays et à son taux de change, aussi farfelu soit-il. Enfin, si l’on est chanceux, on réussit à baragouiner quelques mots de cette langue qui nous paraissait si bizarre à notre arrivée dans ce nouveau pays.

Et puis tout d’un coup, paf ! On se retrouve dans une autre ville… et tout est à recommencer. Après s’être habitué à saluer tout le monde d’un « buongiorno » et d’un « arrivederci » aux « r » roulées à la perfection, il faut maintenant dire « guten Tag » et « auf Wiedersehen » le plus naturellement possible.

En plus de cela, le taux de change approximatif qu’on avait enfin fini par mémoriser –trois cents forints hongrois pour un euro, soit 1,40 dollar canadien– s’est soudainement transformé en un calcul abracadabrant qui donne huit euros pour sept livres sterling et des poussières. Croyez-moi, il y a de quoi attraper un mal de crâne carabiné !

Pour couronner le tout, on atterrit tout étonné dans une rue totalement inconnue après avoir suivi machinalement l’itinéraire gauche-droite-gauche-gauche-droite-gauche qui devait infailliblement nous mener du métro à l’auberge de jeunesse. C’est une fois seulement arrivé dans cet endroit incongru qu’on se rend compte de son erreur : on est à Vienne, et non plus à Dublin…

Enfin, peu importe ! Car finalement, c’est en parcourant chaque grande ville au hasard de ses petites rues que l’on appréhende le mieux la culture du pays et qu’on en découvre les secrets les mieux gardés.


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