De prime abord, la Coalition pour l’avenir du Québec a tout d’un parti sauveur, catapulté dans la savane québécoise avec des solutions à tous nos maux. Génial, se dit-on. Mais lorsqu’on prend notre pelle et qu’on commence à creuser, que proposent ces caquistes tant attendus ?
Il y a quelques semaines, j’affichais mon soutient à François Legault, qui stipulait qu’on devait à tout prix s’éloigner des vieilles querelles et des vieux idéaux, car ceux-ci ne reflètent guère la situation actuelle du Québec. Passons au-delà du fédéralisme et de la souveraineté. Orientons-nous selon un axe politique gauche/droite. Concentrons notre énergie dans la préservation de notre langue en premier lieu, plutôt que d’idéaliser un avenir illusoire. Enrayons le cynisme, qui étouffe les québécois et québécoises. Jusqu’à présent, ils n’ont pas tort. Péquistes et libéraux à vos crocs !
Ensuite viennent l’éducation, la culture, l’économie et l’environnement. La CAQ maintient que la priorité numéro un du Québec doit être l’éducation. Améliorons la qualité de l’enseignement en revalorisant la profession. Procédons d’une manière plus efficace à la francisation des nouveaux arrivants pour conserver notre langue et faire resplendir notre culture. Appuyons-nous davantage sur les investisseurs privés. Favorisons l’entreprenariat local. Enfin, tournons-nous vers le développement durable.
Il est clair que /a priori/, les affirmations de la Coalition pour l’avenir du Québec semblent tout à fait compréhensibles, justifiables, voire envisageables. Cela dit, il sera intéressant de voir si ce lionceau politique sera suivi d’un troupeau de Québécois convaincus corps et âmes par ces propositions.
Chose certaine, outre les bases fondamentales du parti, il est essentiel de comprendre à part entière le virage que veut entreprendre François Legault. Ceci comprend entre autres l’abolition des cégeps et des commissions scolaires. La raison qu’il donne pour l’abolition des cégeps ? Nulle autre que la présomption d’un lien direct entre l’obtention d’un diplôme et la prise de drogues. Sur ce, pour reprendre les mots de la ministre de l’Éducation, des Loisirs et du Sport Line Beauchamp, tels que lus dans une chronique de Michèle Ouimet dans /La Presse/, « Chaque fois que monsieur Legault parle d’éducation, c’est pour abolir une structure ». Pas certain que son approche soit adéquate quant à l’amélioration de notre système d’éducation.
Et, soyons francs, les moyens qu’ils comptent utiliser pour arriver à leurs fins ne sont ni attrayants, ni stimulants.
J’ai plutôt l’impression que les caquistes se dirigent vers un terrible cul-de-sac. Malgré l’attention accordée par le public québécois lors de ses premiers pas, tout porte à croire que lorsque son programme s’étalera devant les électeurs, il ne perdurera point. Plus les jours vont passer, plus il perdra de soutient. Pourquoi ? Parce que le Québec n’est pas à droite. Du moins, pas comme François Legault le prétend.
Bref, les caquistes risquent de devenir de simples cacatoès, ayant une belle apparence, mais malheureusement dotés d’un cri sans queue ni tête. Autrement dit, dans une salle bondée de péquistes et de libéraux, il n’en restera pas plus qu’un écho.