À première vue, cette photographie noyée dans un bain de couleurs semble être ratée, loupée, en bref une banalité. C’est lorsqu’on interroge la démarche du photographe que cela devient palpitant.
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La force de cette image réside donc dans sa spécificité à évoluer dans « son propre bain » et à l’établissement du lien direct entre sujet photographié et présence physique du réel. Le photographe avait déjà réalisé une expérience similaire auparavant avec le portrait de l’un de ses amis qu’il avait fait tremper dans ses larmes. En incorporant des éléments physiques de son sujet dans le processus de développement chromogénique même de ses photographies, Matthew Brandt repousse les limites visuelles de la photographie et ouvre les portes vers une conception plus matérielle et corporelle de ce médium.