Le 18 janvier dernier, c’est sous l’œil bienveillant d’apéritifs crudivores aux caractéristiques écologiques, biologiques et locales que démarrait le second volet de la compétition lancée par l’Association des étudiants de l’Université McGill, le Sustainability Case Competition (voir « Par et pour vous » dans Le Délit du 1er novembre dernier).
En septembre dernier, l’AÉUM annonçait en grande pompe son désir de créer un café étudiant qui répondrait à la demande actuelle : un lieu de détente tenu par des étudiants et qui respecterait les bases du développement durable. Les travaux sont prévus pour l’année scolaire 2012–2013.Pour créer un café qui ressemble aux étudiants, l’AÉUM voulait donc avoir l’opinion des principaux intéressés. Après avoir sélectionné soixante étudiants dans un bassin de cent vingt applications, le jury a créé des équipes qui devaient présenter de manière concise leur idée d’un café étudiant interfacultaire. Le jury encourageait les visions les plus créatives, et c’est maintenant vingt-quatre étudiants partagés en six équipes qui seront en compétition entre la fin janvier et le dévoilement des trois gagnants, en mars.
Alexandra, membre d’une équipe, est une passionnée des cafés depuis qu’elle a quinze ans. Elle assure que l’idée de créer un café étudiant était absolument nécessaire : « Enfin, l’AÉUM fait un mouvement vers l’avant ; ce sera une amélioration par rapport à ce qui existe en ce moment et ce qui est demandé par les étudiants ». Les membres de son équipe voient avec excitation ce qui s’en vient, une motivation qui n’a rien à voir avec les bourses à gagner. En effet, ils ont l’impression qu’avec toutes les heures consacrées au projet, les prix en argent, d’un montant de 6000, 1800 et 600 dollars, ne seront qu’un bénéfice secondaire. Ce qu’ils veulent, c’est créer un café étudiant qui leur ressemble et qu’ils verront naître. Beaucoup d’entre eux commencent l’université et ont vu le concours comme une chance pour modeler leur université rêvée.
Les équipes ont été choisies sur la base de leur originalité et la faisabilité de leurs idées, mais, à partir de maintenant, la compétition sera plus serrée. Omer Dor est aux commandes de ce projet depuis le tout début et n’a pas été déçu par les propositions. Par contre, « pour gagner le deuxième tour, ils devront se dépasser et sortir des sentiers battus s’ils veulent impressionner le jury » commente l’organisateur. Les simples propositions de manger local ou de vermicomposter ne rassasieront pas l’appétit du jury.
Les équipes auront plusieurs armes de leur côté. D’abord, les groupes sont multidisciplinaires, avec de futurs ingénieurs, philosophes, comptables ou environnementalistes. Ensuite, les équipes seront suivies chaque semaine jusqu’en mars par un professionnel du milieu du développement durable, tous experts dans leur domaine, soit en marketing ou en architecture par exemple.
Les juges sont des personnalités occupées mais qui voient d’un œil très enthousiaste la compétition. Amélie Picher travaille pour le Groupe Banque TD où elle est en charge des relations communautaires et de la fondation TD des Amis de l’environnement. Comme les six autres juges et mentors, elle pense déjà aux projets qui s’élaboreront devant elle. Son expertise en marketing aidera les équipes à attirer les clients au café étudiant, un défi que madame Picher considère de taille. « Si le café avait un porte-parole connu qui permettrait une couverture médiatique, alors le succès serait assuré ! » affirme-t-elle.
Pour l’instant, les équipes accumulent leurs forces pour ce qui s’en vient et ne dévoilent pas leur plan. Seule l’équipe numéro 5 était prête à dévoiler une partie de leur stratégie. L’équipe The Loopt veut créer un café qui recyclerait l’eau grise de manière à ce qu’il n’y ait aucune perte. Ce genre d’idée, couplée à un plan d’affaires efficace, pourrait bien être les prémices de ce qui sera le (nouveau) café étudiant de l’AÉUM.
Dévoilement des idées au mois de mars.