Cette année, Heather Monroe-Blum a décidé que les vacances de lecture seraient plus tôt qu’à l’habitude, mais surtout plus tôt que celles de l’ensemble des autres universités du Québec. Cette spécificité de l’Université McGill fait en sorte que les étudiants sont destinés à rester entre eux et ils ne pourront pas profiter de la semaine de vacances avec les autres universités québécoises. Cependant, Le Délit a pensé à tout et vous présente un guide de survie pour la semaine de lecture.
Avant toute chose, il faut mentionner que McGill est un point central de l’univers branché du Québec. De ce fait, il est venu à l’idée de concevoir un guide des endroits locaux et en vogue, à savoir s’il y avait d’autres endroits branchés que le Ghetto McGill, le Mile-End, Hochelaga-Maisonneuve et le Plateau. Il faut sortir de l’île pour voir qu’il existe certes d’autres quartiers vibrants. Il faut se diriger à Québec pour trouver cet endroit magique où les pots Mason sont rois et la vie de quartier aussi fleurissante qu’à Montréal.
Ne vous méprenez pas. Il ne s’agit pas d’un guide pour vous organiser pour finir toutes les lectures que vous n’aviez pas faites avant la semaine de lecture. Ce texte veut simplement vous vendre du rêve et surtout vous faire sortir de la « grand’ ville » pour vous faire découvrir les charmes cachés de la Vieille Capitale sous ses traits locaux.
En fait, il importe de noter que la scène branchée s’est développée de concert avec la scène hipster. La culture et la mode hipster sont « non mainstream », et celles de Québec se sont développées un peu plus tardivement que celle de Montréal. Les jeunes habitants de la ville ont développé une saveur bien spécifique à cette tendance branchée qui voudra certainement perdurer dans la Vieille Capitale. En fait, les quartiers chauds sont, pour la Basse-Ville, Saint-Roch et, pour la Haute-Ville, Saint-Jean-Baptiste. Là-bas, pensée indépendante, contreculture, progressisme et créativité se rejoignent pour former un tout qui se joint formidablement bien à la ville. Ces quartiers méritent d’être visités et surtout d’être vécus.
Ce guide ne veut pas vous interdire de visiter le Château Frontenac ou le Vieux-Québec, faites ce qui vous plaira. Cependant, il vise à vous faire vivre la « vraie » vie à Québec dans les quartiers habités par les locaux et non pris d’assaut par les touristes. Allez à Québec vous en serez comblé.
Saint-Roch
Premièrement, le quartier Saint-Roch tire son nom d’une chapelle construite par les Récollets sous le Régime français au début de la colonisation. Ce quartier a été l’un des plus populeux et prospères de Québec jusque dans les années 1960 au profit de l’émergence des banlieues. Le quartier est ensuite entré dans un dur déclin au profit du crime notamment jusqu’à la fin des années 1990. Cependant, depuis une quinzaine d’années le quartier se noie sous une pluie constante d’investissements de la part de la ville de Québec pour le revitaliser. Ces investissements ont porté fruit, car le quartier est désormais le plus branché de Québec chez les jeunes locaux et les jeunes professionnels de la Vieille Capitale. Les deux grandes artères du quartier, le boulevard Saint-Joseph et le boulevard Charest sont désormais totalement revitalisés et fréquentés par une classe d’individus plus aisés. Ce quartier vit présentement une vague d’embourgeoisement intensif.
Où manger à Saint-Roch ?
Le quartier de la Basse-Ville est un endroit prisé pour ses restaurants. Avec le récent embourgeoisement, le quartier a attiré un nombre important de bonnes tables de la ville de Québec. Note comme ça, la ville de Québec a le plus haut taux de restaurant par habitant en Amérique du Nord ; vous serez servi !
De tous les restaurants du quartier, notamment parmi le Café du clocher penché et le restaurant Les Bossus, le restaurant-salle-de-spectacle Le Cercle est un choix à retenir. En effet, Le Cercle est spécialisé dans les tapas et les tartares. C’est un endroit extraordinaire pour passer une soirée riche en émotion. Le restaurant a notamment une excellente cave à vin pour les fins connaisseurs et les amateurs. Le Cercle est aussi une salle de spectacle de la scène alternative. Consultez leur programmation pour la semaine de lecture, car ils n’auront pas moins de six spectacles pour vous satisfaire.
Où étudier à Saint-Roch ?
Pour ne pas vous sentir trop mal de ne pas faire un peu de lecture pendant la semaine de lecture, il est conseillé d’ouvrir ses bouquins à la Brûlerie Saint-Roch pour avoir une ambiance parfaitement saine pour l’étude. Le café et les croissants sont incroyables !
Que voir à Saint-Roch pendant que l’on flâne ?
Le quartier Saint-Roch est riche en petits endroits pour satisfaire son envie de flâner dans les rues et particulièrement le boulevard Saint-Joseph. Parmi les endroits où il est conseillé de s’arrêter pendant son flânage, le magasin de guitares, la boutique Philippe Dubuc, le café-lecture Fanamanga et la Galerie Morgan Bridge sont des incontournables.
Saint-Jean-Baptiste
Le quartier Saint-Jean-Baptiste existe lui aussi depuis les premiers moments de la colonisation par la France de l’Ancien Régime. Situé en Haute-Ville, ce dernier est à proximité des centres touristiques sans avoir été trop envahi par les touristes. Ce quartier est entré dans la tendance branchée avec l’arrivée depuis quelques années d’une bonne partie de la communauté homosexuelle de Québec. La rue principale dans ce quartier est le boulevard Saint-Jean avec ses nombreux cafés, restaurants, boutiques et ses bars animés. Le quartier est dominé par l’Église du même nom qui est le point central du quartier. Si vous allez dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, sortez de l’artère principale et allez visiter les petites artères dans les quartiers résidentiels. N’ayez pas peur de l’aspect ouvrier du quartier : il s’agit en fait d’un des quartiers les plus chics de Québec.
Où manger à SJB ?
La ville de Québec regorge d’excellents endroits où l’on peut satisfaire son appétit. Cependant, il existe un incontournable pour les déjeuners : le Bonnet d’âne. Cet endroit, très peu connu des touristes, est le rendez-vous des locaux qui y vont naturellement comme on va à l’épicerie. Vous y trouverez les meilleurs œufs bénédictines et ce, dans un environnement de magasin général. Cet endroit est très couru, donc il vaut mieux réserver avant de s’y présenter pour déjeuner. Parmi les autres bonnes adresses du coin, on peut noter : Lady Cookie (pâtisserie), Paingruel (boulangerie), ainsi que la plupart des restaurants de la rue Saint-Jean.
Où étudier à SJB ?
Ouvrez vos livres à la Brûlerie Saint-Jean pour vous avancer un tant soit peu dans vos lectures ; endroit magnifique qui fait penser à un petit bistro ou café du Mile-End. Les soupes et les sandwichs sont renversants. Très belle ambiance qui agence salle d’étude à salle d’exposition de photographies d’artistes locaux.
Que voir à SJB ?
Le quartier Saint-Jean-Baptiste est niché sur le cap Diamant soumis aux bourrasques de vent. Saint-Jean-Baptiste est le quartier des flâneurs et un endroit exceptionnel pour y voir une faune diversifiée d’individus, et aussi une architecture exiguë. Les meilleurs endroits pour profiter des beautés architecturales du quartier sont sans aucun doute dans le vieux quartier ouvrier, qui n’a d’ouvrier que son nom. En effet, il a subit un vague d’embourgeoisement et il est devenu beaucoup plus familial. Vous avez, près des falaises, des points de vue à couper le souffle sur les Appalaches et le reste de la ville.
Entrevue avec Québec t’aime
Le Délit s’est entretenu avec le chroniqueur culturel, Patrice Plante, du très en vogue blogue Québec t’aime (www.quebectaime.com), LA référence actuelle des tendances à Québec.
Le Délit : Depuis combien de temps le blogue est-il en activité et qu’est-ce qui est responsable de son grand succès ?
Patrice Plante : Depuis mars 2010. La diversité et la qualité des chroniqueurs, ainsi que notre stratégie 2.0 qui nous a fait rejoindre un nombre incroyable de gens via Facebook. C’est aussi la première fois qu’un média se positionne avec un slogan qui rend la ville amoureuse de ses citoyens plutôt que l’inverse.
Enfin, l’intérêt du site pour un touriste est indéniable : tous les recoins cachés, les meilleures bouffes et les meilleures activités underground sont couvertes par nous
LD : Quelle est la spécificité du blogue Québec t’aime ?
PP : Un contenu hyper original et non conventionnel. Nous ne couvrons rien de mainstream, et le faisons avec une plume et un humour qui nous place en marge du journalisme (ou plus particulièrement, nous créons un nouveau genre de journalisme qui rend la lecture divertissante, pour aller chercher le public internaute 18–34 ans).
Nous voulons faire ressortir ces artistes inconnus, souvent étudiants, ainsi que toutes ces petites choses de la vie quotidienne (photos, moments, initiatives d’étudiants ou de passionnés) qui font de Québec une ville où il fait bon vivre.
LD : Que devraient absolument visiter les étudiants de McGill s’ils viennent à Québec ?
PP : La 3e avenue de Limoilou, avec ses airs de Montréal, ses gens merveilleux et son parcours incroyable pour les gourmands (cafés, boulangerie, bistro japonais, soupe et cie, fromagerie) sont des incontournables. Le Cercle doit absolument être une étape. Une marche le long de la rivière Saint-Charles, les petites rues du Vieux-Québec et de Saint-Jean-Baptiste doivent être un moment de nonchalance et de bonheur absolu. Un café au sommet de l’Astral, par un jour ensoleillé d’hiver vaut le détour. Une visite chez Francine, sur la 1re avenue, qui offre des plats de grand-mamans québécoises dans son petit resto aux allures de salon familial se doit de vous charmer. Une virée au Bateau de Nuit et au Sacrilège, et puis la poutine Ashton sauce piquante sont des classiques des locaux. De plus, il faut s’attarder pour aller au brunch au Buffet de l’Antiquaire sur Saint-Paul, le traversier de Lévis suivi d’une bière au Corsaire et surtout, surtout pas le Savini.
LD : Comment le blogue Québec t’aime peut-il leur être utile ?
PP : Divisé par catégorie d’intérêt (musique, art, culture, bouffe, etc…), il permet à ces étudiants de se promener par champ d’intérêt et de découvrir ainsi ce que la ville offre de mieux, mais de façon divertissante (nous ne sommes pas un moteur de quoi faire à Québec, mais une personne curieuse peut se promener, lire, et être passionné de quelque chose, quelqu’un ou un lieu spécifique de Québec). Ça rend l’expérience de recherche plus intéressante. Pour les amateurs de bouffe, je signe d’ailleurs une chronique BEST OF P, qui recense le meilleur de Québec : le meilleur sushi, pain, café, resto « apporter votre vin », etc.
LD : Quel événement ne doit-on pas manquer à Québec durant la semaine de lecture ?
PP : Vous tombez en plein pendant le Fashion Jam, à ne pas manquer toute la semaine avec les compétitions de snowboard et le plus grand événement mode du Canada le 25 février !
LD : Quel est ton restaurant et ton endroit pour flâner préférés dans Saint-Roch ?
PP : Mon resto préféré, dans Saint-Roch, est l’Affaire est Ketchup. Mon endroit pour flâner est la rue Saint-Joseph au complet, avec ses boulangeries, boucheries, épiceries exotiques et ses cafés comme la Brûlerie Saint-Roch et le Nektar. Je dois vous dire que mon endroit préféré pour prendre un verre est sans aucun doute Le Cercle. Et ma nouveauté coup de cœur 2012 est le restaurant Hosaka-ya Ramen
LD : Quel est ton restaurant et ton endroit pour flâner préférés dans Saint-Jean-Baptiste ?
PP : Mon resto préféré est La Chine chez Soi. Mon endroit, par excellence pour flâner est la rue de la Tourelle, la nuit. Et assurément le Bateau de Nuit et le Saint-Angèle.
LD : Comment se porte la scène underground à Québec et quels sont les meilleurs endroits ?
PP : La scène underground se porte selon moi mieux que jamais, les initiatives ne cessent de se multiplier depuis l’effervescence du 400e anniversaire de la ville. Pour découvrir cette scène, rien ne bat le quartier Saint-Roch : les shows du Cercle et de l’Agitée, la galerie d’art Morgan Bridge et les initiatives comme le Festival OFF.