Toutefois, en en apprenant plus à propos de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), je me suis rendu compte que si le Québec faisait partie du Canada, c’est parce qu’on avait promis de laisser tranquille les provinces dans leurs champs de compétence. Cela inclut la santé et l’éducation.
Vous opposeriez-vous à la création d’un ministère de l’Éducation à Ottawa qui superviserait les provinces et qui implanterait des programmes pancanadiens ? J’espère que oui. C’est simple, cette compétence appartient aux provinces. C’est le cas aussi de la santé. Malheureusement, le gouvernement fédéral ne s’est pas retenu de voter la Loi canadienne sur la santé, imposant ses fameuses cinq conditions (gestion publique, intégralité, universalité, transférabilité, accessibilité) pour que les provinces puissent recevoir la totalité des transferts auxquels elles ont droit de la part d’Ottawa. L’argent est devenu le moyen le plus aisé de contourner notre loi fondamentale. À quoi bon respecter les fondations du pays quand celles-ci se mettent dans le chemin d’un grand idéal canadien ?
Là est le problème. Le Québec revendique constamment le droit de se retirer de programmes qui ne devraient même pas pouvoir exister ! Obtenir ce droit ne changerait rien, le gouvernement fédéral aurait toujours son mot à dire sur les programmes sociaux qui seraient mis en place. Se retirer ne fait que transférer la gestion. Ce n’est pas à Ottawa de décider quels sont les « bons » services à offrir à la population des différentes provinces. C’est aux parlements provinciaux, dûment élus par leurs commettants, de décider de quels services ils se doteront ou se délaisseront. Ottawa lève des taxes pour créer un système de garderies ? Les provinces devraient pouvoir dire non, réclamer l’argent, et ce, sans condition. Si le Manitoba désire offrir des baisses d’impôts avec les transferts, ainsi soit-il ! Ottawa ne devrait pas pouvoir rouspéter face à une telle décision : il n’avait qu’à ne pas sortir des limites constitutionnelles qu’on lui avait accordées.
Un tel droit devrait être protégé par la cour suprême du Canada. Elle devrait veiller à ce que le pouvoir fédéral de dépenser ne serve pas à se soustraire à la constitution. Si un transfert de fonds est conditionnel à la création d’un programme qui devrait émaner d’une initiative provinciale, la condition devrait être retirée et l’argent, transféré.
Depuis 1867, le monde a évolué. L’environnement est devenu une question centrale et les États du monde ont dû se charger de gérer certains aspects de la révolution technologique, dont les télécommunications. Ces pouvoirs ont malheureusement atterri dans les mains d’Ottawa. Cela ne devrait pas être le cas. Si le progrès humain justifie la création d’une nouvelle compétence, elle devrait immédiatement être remise aux provinces.
Le gouvernement fédéral deviendrait ainsi un symbole canadien plutôt qu’un centre d’ingénierie sociale. Il s’occuperait de protéger nos frontières, de garantir nos droits et notre sécurité, d’émettre nos passeports et d’assurer la présence canadienne à l’international. Il serait une institution lointaine, s’occupant de problèmes qui appartiennent à une sphère plus élevée que la gestion quotidienne d’une société, tout en inspirant respect et loyauté. C’est ce qu’il aurait toujours dû être.
Si les Québécois désirent être maîtres de leurs affaires, la souveraineté n’est pas l’option. Il faut que le Canada redevienne décentralisé et respectueux du fait qu’il existe pour protéger les provinces le constituant.
De toute manière, personne n’a à faire la morale sur les choix politiques du voisin. Si les Albertains désirent privatiser leur système de santé, pourquoi les Ontariens devraient-ils s’indigner ? Si le Québec veut des garderies publiques, pourquoi les Manitobains devraient-ils suivre ?
« Protégera nos foyers et nos droits » dit l’hymne national. Je demande ni plus, ni moins !
P.S. : May she defend our laws and ever give us cause, to sing with heart and voice, God save the Queen ! 60 ans sur le Trône pour notre Reine ! Célébrez en grand !