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Lentement mais sûrement

Au Québec, est-ce que l’égalité entre les sexes est possible ?

Matthieu Santerre | Le Délit

Une femme dans un Conseil d’administration, peu commun. Une femme Présidente directrice générale d’une grande entreprise, plutôt rare… Au Québec, peu d’entre elles arrivent à se tailler une place parmi les hauts dirigeants. Pourquoi en est-il toujours ainsi en 2012 ? Les avancées sont pourtant notables : la gent féminine est-elle trop exigeante ou ne fait-elle que réclamer son dû ?

Matthieu Santerre | Le Délit

Des milliers de femmes se battent encore pour l’égalité entre les sexes. La Journée mondiale de la femme, le 8 mars de chaque année, tente de contribuer à l’avancement de la cause. Plusieurs fondations unissent aussi leur force pour faire valoir les droits des travailleuses souvent compétentes, mais peu reconnues. L’organisme Femmes en parcours innovateur (FPI) s’efforce  d’ouvrir les yeux des travailleurs d’aujourd’hui et ceux de demain sur de nouveaux horizons. Leur mission est de « promouvoir la diversification des choix professionnels des femmes et outiller les organisations liées à l’emploi et à la formation, de même que les entreprises, afin d’améliorer les perspectives économiques des femmes. »

Diane Montour, Directrice Générale de FPI, soutient qu’ « au Québec, dans les grandes entreprises, nous cherchons effectivement la présence des femmes. Parmi les gestionnaires de compagnie, très souvent la répartition des sexes n’est pas représentative de celle de la population. » De nos jours, les femmes sont autant, sinon majoritairement instruites, que les messieurs. En effet, d’après le recensement de 2006, les femmes représentaient 60% des diplômés universitaires de 25 à 29 ans. Si elles possèdent les compétences adéquates et qu’elles sont de plus en plus nombreuses, pourquoi n’y en a‑t-il pas plus dans de hautes positions administratives ?

Diane Montour présente l’exemple des employées qui sont mères de famille : « dans la majorité des cas, les femmes sont celles qui quittent le bureau pour aller chercher leur enfant malade à la garderie. Le taux d’absentéisme des mères peut donc s’avérer élevé, plus que pour un homme, en comparaison. Lorsqu’un poste important se libère au sein de ladite compagnie, les plus motivés se présentent. Évidemment, des absences répétées ne font pas bon ménage avec le surpassement de soi. » C’est donc un cercle vicieux qui n’en finit plus… Il faudrait trouver des solutions pour que les femmes aient plus de liberté, sans toutefois les pénaliser dans leur carrière, ce qui n’est pas une mince affaire.

Une progression a tout de même eu lieu. Au niveau du gouvernement, des mesures sont prises afin d’établir l’égalité. En effet, selon la Loi sur la Gouvernance des sociétés d’État, « le gouvernement établit une politique ayant pour objectifs que les conseils d’administration soient, pour l’ensemble des sociétés, constitués à parts égales de femmes et d’hommes à compter du 14 décembre 2011. » L’État fait donc sa part quant à la promotion de l’égalité des sexes. Serait-il possible d’en faire autant dans les compagnies ?

La Journée mondiale de la femme soulève donc des controverses chez les étudiants des deux sexes. Effectivement, la population féminine profite du 8 mars, depuis plusieurs années, pour faire entendre leurs idées et mentionner leur importance. Selon une fraction d’entre elles, ce n’est pas assez. « Une journée par année pour nous et toutes les autres pour eux ! » déclare Marie-Ève, étudiante et féministe. Néanmoins, l’opinion des hommes face à cette journée est partagée. Marc, étudiant, souligne : « d’abord, je ne savais même pas que cette journée existait ! Ensuite, j’ai l’impression qu’aujourd’hui n’importe quel concept finit par avoir sa propre fête…» Pour ce qui est de Keven, il exprime l’importance qu’il donne à cet événement : « finalement, je crois que les femmes veulent simplement se faire respecter. Cette journée, c’est la leur et je trouve que c’est très bien. »

Madame Montour imagine le meilleur. « Si on plante des graines un peu partout, il y en a sûrement une qui va pousser quelque part. Si je peux léguer un rapport d’égalité entre les sexes à mes enfants un jour, et bien, je serais heureuse et comblée. » Le chemin est long et sinueux en ce qui concerne l’égalité réelle des hommes et des femmes, mais des organismes comme Femmes en parcours innovateur travaillent d’arrache-pied pour que l’effort des féministes d’hier et d’aujourd’hui arrive à terme.


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