Nous avons développé une perception très cardio-vasculaire de la chose et, en entendant ce mot, nous imaginons un gros cœur musclé pompant vigoureusement le sang dans nos artères. La prévention des maladies cardio-vasculaires grâce au sport a été prouvée il y a longtemps. Encore plus important, depuis les années 90, les scientifiques réussissent à démontrer le lien entre l’activité physique et la prévention de plusieurs autres types de maladies chroniques graves très présentes dans la société occidentale, comme le diabète de type 2, l’obésité et l’ostéoporose. Encore plus étonnant, l’influence positif du sport sur une maladie extrêmement invasive et meurtrière, le cancer, est démontrée.
Prévention
Plusieurs études épidémiologiques démontrent que le sport joue un rôle important dans la prévention de différents types de cancers. Le lien est surtout évident dans le cas des cancers du sein, de la prostate, de l’utérus et du cancer du colon, qui sont parmi les plus meurtriers au Canada. Les mécanismes entourant le phénomène ne sont toutefois pas élucidés complètement. Des hypothèses formulées, il ressort que le sport a des propriétés anti-inflammatoires et anti-stress sur le corps alors qu’il est démontré que le cancer a une composante inflammatoire et que le stress en serait un facteur notoire.
Intervention
Une fois atteint d’un cancer ou dans une période de rémission, le sport sous toutes ses formes est tout aussi important. Premièrement, il stimule l’appétit qui est atténué par les différents traitements en oncologie (chimio, radio, etc.). Or, il est établit qu’une alimentation suffisante et complète durant la maladie augmente les chances de guérison. Deuxièmement, il réduit certains effets secondaires majeurs tels que la constipation et la fatigue générale. Troisièmement, le sport assure une bonne santé mentale en améliorant le temps et la qualité du sommeil et en diminuant le niveau de stress. Ce sont trois enjeux qui pèsent lourd dans la balance de la rémission et c’est pourquoi, dans plusieurs hôpitaux du Québec, on offre désormais de l’activité physique et des sports variés aux malades atteints de cancer. Le tout est encadré par des kinésiologues qui s’assurent de la sécurité et de l’évolution physique et physiologique des patients.
Dans une vision plus globale de l’incidence du cancer au Canada, faire du sport est un élément crucial dans la diminution du nombre de cas et de la mortalité. La Société canadienne du cancer estime que si la population faisait de l’exercice régulièrement, se nourrissait bien et cessait de fumer, il y aurait une diminution de 30% des cas. Sachant qu’en ce moment deux personnes sur trois seront atteintes d’un cancer, un mode de vie sain épargnerait la vie de beaucoup de gens.