Dans une copie du discours qu’elle prononcera demain, Mme. Pillay se dit « alarmée par les mesures prises pour limiter la liberté d’association et de réunion dans la Province de Québec, au Canada, dans un contexte de grève estudiantine ».
Selon Mme. Pillay, le monde se trouve dans « un contexte de crises […] incitant l’agissement de la société civile ». Le Canada est mis à pied d’égalité avec des pays tels que la Russie, l’Hongrie et l’Ukraine dans leur irrespect des libertés d’expression et d’assemblée.
Ludvic Moquin-Beaudry, Responsable des relations de presse de la CLASSE, dit que le texte de Mme. Pillay confirme la position que la CLASSE tient depuis le 18 mai. «[La loi 78] brime certains droit démocratique reconnus, tels que la liberté d’expression et d’association ».
Ce n’est pas la première fois que le Canada se trouve dans la mire de l’ONU concernant la loi 78. Dans un communiqué transmis le 30 mai, Maina Kiai, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, affirmait que de telles lois « restreignent le droit à la liberté d’associations pacifiques, un droit reconnu et ratifié par le Canada ». Le lendemain, la ministre des Relations internationales du Québec, Monique Gagnon-Tremblay, semblait vouloir relativiser la situation. « Au lieu de regarder le Québec, l’ONU pourrait peut-être regarder les crises majeures qui se passent actuellement ; que ce soit en Syrie ou au Mali ».
Le Canada voit son image ternie à l’approche de grandes rencontres internationales. Les grandes puissances mondiales se réuniront lors des deux prochains jours au Mexique pour le sommet du G20, pour ensuite participer à la Conférence des Nations unies sur le développement durable au Brésil. Cette dernière rencontre sera ponctuée par la présence conjointe de Mme. Pillay et de M. Charest, faisant promotion du Plan Nord.