Tout juste avant le coup d’envoi de la marche vers 21h, les manifestants qui n’avaient pas participé à une marche de nuit depuis quelques temps ont pu retrouver la voix du Sergent Simoneau qui, des haut-parleurs du camion du SPVM, déclarait la manifestation illégale avant même qu’elle n’ait commencé.
Malgré l’avertissement, la foule a pris la rue, se dirigeant vers le sud sur la rue Berri. Les manifestants, qui ont parcouru les grandes artères du centre-ville, scandaient des slogans de toutes sortes, passant par le classique « la loi spéciale, on s’en câlisse » à « Charest, Goodbye ».
Selon le SPVM, pas loin de 20 arrestations ont été faites en raison de lancement de projectiles, d’utilisation de pièces pyrotechniques et de méfaits de la part des manifestants. La tension s’est bien fait sentir vers 22h15 alors que les marcheurs se sont dirigés vers le festival de la mode sur la rue McGill Collège pour finalement s’y faufiler après une entrée tapageuse. La police a dû utiliser ses moyens de force à quelques reprises, mais a tout de même permis à la manifestation de poursuivre son cours. Malgré l’escorte policière présente pour accompagner les manifestants, la marche s’est bien déroulée en son ensemble. À la sortie de l’évènement de la mode, la foule diluée a continué sa marche pour arriver dans le village. Vers 23h30, la marche semblait tirer à sa fin alors qu’elle perdait en nombres au fur et à mesure qu’elle continuait d’avancer. Élections mouvementées ?Un 100e soir de manif certes, mais également un 1er jour de campagne électorale. Alors que la foule montait la côte Berri, on pouvait apercevoir au coin de la rue Maisonneuve une animation projetée sur un mur qui visait à critiquer le gouvernement libéral. Des mots tels que « corruptions » apparaissaient pour ensuite être biffés. Le message de la fin de cette animation proclamait que la grève continuerait le 13 août, faisant référence aux CÉGEPs supposés retourner sur les bancs d’école dans deux semaines, sous l’avertissement d’une première application de la loi 78 par les forces policières.
Lors de cette 100e manif de nuit, les manifestants ont semblé vouloir lancer le message que malgré le ralentissement lors des mois de juin et juillet, l’ardeur et la colère contre le parti libéral ne se sont pas estompées. Sur une des pancartes, on pouvait lire « PLQ L78 [Loi 78] Je me souviens ». Le désormais printemps érable risque de devenir un facteur majeur derrière l’isoloir, le 4 septembre prochain.