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Aux ténèbres, l’Amérique reconnaissante : Partie II

Nous assistons présentement à une vague de violence provoquée par le film L’innocence des musulmans. Elle ne touche pas que le monde arabe. Des protestations ont eu lieu devant l’ambassade américaine dans de nombreux pays occidentaux. 

Alors que les manifestations s’organisaient au Caire, l’ambassade américaine en Égypte a cru bon de s’excuser auprès de ceux qui se sentaient offensés par l’obscure vidéo. Elle y a condamné les individus mal intentionnés qui s’en prenaient aux sentiments religieux des musulmans ainsi qu’à ceux qui s’en prenaient à toutes les religions. Elle a conclu ce communiqué en dénonçant ceux qui « abusent » du droit universel à la liberté d’expression.

Christopher Stevens ainsi que trois autres employés de l’ambassade américaine en Lybie ont par la suite trouvé la mort aux mains des manifestants. La Maison Blanche s’est dissociée de ces propos. Cependant, Barack Obama, le lendemain de l’attaque, est vite retourné à ce message en pointant du doigt ceux qui dénigrent les croyances religieuses des autres. Ban-ki Moon, secrétaire général de l’ONU, a renchéri en déclarant que « si la liberté d’expression est un droit fondamental de l’être humain, elle ne doit pas faire l’objet d’abus ».

Le 13 septembre dernier, deux jours après le début des troubles, le magazine satirique américain The Onion a publié une image des plus blasphématoires montrant différentes figures centrales de grandes religions s’adonnant à une orgie de pratiques sexuelles excentriques. Comme le titre de l’article qu’elle coiffait le disait, personne n’a été assassiné à cause de cela. Lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Londres, on a pu entendre Eric Idle de Monty Python chanter Always Look on the Bright Side of Life, une chanson destinée à se moquer du christianisme. Les spectateurs applaudissaient et chantaient avec lui. Le Figaro a rappelé qu’en 2005, on pouvait aller visiter une exposition à la Bibliothèque nationale de France où on apercevait une caricature de Mahomet datant de 1141–1143. Aucune émeute n’a été déclenchée. Charlie Hebdo, lors de la publication de ses premières caricatures de Mahomet, a vu ses locaux incendiés. Les Français se sont arrachés le magazine. Toujours irrévérencieuse, la publication a décidé de récidiver face aux événements récents et d’en publier de nouvelles. J’espère que Ban-ki Moon ne s’est pas senti trop « abusé ». 

N’en déplaise au président Obama, les esprits libres ne s’excusent pas d’offenser et de déranger les croyances des autres. Au contraire, ils s’en réjouissent. Caricaturer, ridiculiser et se moquer de Mahomet n’est pas un acte de provocation. C’est un acte de bon sens et un signe que notre démocratie est bien vivante. Ce que nous devons dénoncer, ce n’est pas celui qui a produit le film **L’innocence des musulmans**. Ce sont ceux qui ont assassiné Christopher Stevens. Il n’y a aucune responsabilité partagée dans ce qui se passe présentement. Les seuls coupables sont ceux dans la rue qui saccagent et qui tuent au nom d’un dieu. 


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