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Carré Bleu

Divers comités étudiants souverainistes militent contre le fédéralisme canadien dans le cadre de la lutte contre les frais de scolarité.

La fin de la grève étudiante québécoise en 2012 n’a pas, comme on le sait, mis fin à toute les revendications des différents syndicats ou comités étudiants. Pour beaucoup, la prochaine étape est la gratuité scolaire, mais pour sept groupes étudiants, issus de trois universités et quatre cégeps, le nouveau cheval de bataille n’est autre que la sempiternelle question nationale sur l’indépendance du Québec vis-à-vis de l’État fédéral canadien.

Pour ces sept groupes, tous membres du réseau Cap sur l’indépendance (RCI), la défaite du Parti Libéral de Jean Charest aux élections de 2012 est une nouvelle réjouissante, mais ils s’étonnent que la question nationale n’ait pas été plus abordée lors du printemps québécois : « la responsabilité d’Ottawa et la question nationale n’ont à toutes fins pratiques jamais été abordées par les acteurs du printemps québécois, ceux-ci ayant préféré consacrer leurs efforts à combattre le gouvernement de Jean Charest, – non sans raison bien sûr », disent-ils dans une lettre ouverte publiée lundi dernier. 

Ces sept groupes étudiants, unis sous la bannière du réseau Cap sur l’indépendance, ont donc décidé de lancer une campagne contre le fédéralisme canadien d’Ottawa en matière d’éducation postsecondaire. Selon eux, le gouvernement fédéral favoriserait surtout les universités en Ontario : « les politiques fédérales de soutien à la recherche scientifique favorisent systématiquement l’Ontario. Sur les 58 milliards investis par Ottawa de 1993 à 2007, 29 milliards, soit près de 60%, l’ont été en Ontario ». Le système fiscal fédéral est en particulier dans la mire du RCI, qui affirme que le Québec contribue plus qu’il ne reçoit, du moins en matière d’éducation.

La contribution du Québec s’élève à 50 milliards de dollars en impôts annuels au gouvernement fédéral. Ce dernier redistribue ensuite cet argent selon les besoins jugés nécessaires à Ottawa. C’est justement sur la question de besoins nécessaires que le RCI s’indigne contre la capitale. L’exemple donné est l’achat d’un seul avion militaire F‑35 à 462 millions de dollars qui « suffiraient largement pour financer un réinvestissement substantiel en éducation postsecondaire au Québec. Et c’est sans parler des 490 milliards de dollars qu’investira le Canada dans le domaine militaire pour les deux prochaines décennies ». Pour le RCI, ces investissements militaires excessifs devraient plutôt servir à subventionner la gratuité scolaire, d’où le lien entre ce dernier et le mouvement étudiant.

L’autre revendication de la lettre ouverte des sept groupes étudiants est la diminution des subventions des établissements postsecondaires anglophones au Québec. Pour eux, les subventions des établissements anglophones sont trop importantes proportionnellement au nombre d’anglophones au Québec. L’Université McGill par exemple, reçoit 36,95% des subventions fédérales, « soit près de 4,4 fois le poids démographique de la population de langue maternelle anglaise au Québec ».

En ce qui concerne la campagne du RCI et la question nationale, Alain Bernier, vice-président du Comité souverainiste de l’UQAM dit : « il faut continuer à se mobiliser, le PQ est minoritaire et les gens ne s’attendent pas à ce qu’il fasse quelque chose ». Afin de discuter de leurs revendications et d’organiser la mobilisation, le RCI et le Forum de la Jeunesse du Bloc Québécois organisent un sommet de la « relève indépendantiste » le 3 novembre prochain.


Lien vers la lettre ouverte des mouvements étudiants pour l’indépendance nationale (Cap sur l’Indépendance, 24 septembre 2012): http://​www​.capsurlindependance​.org/​2​0​1​2​/​0​9​/​2​4​/​l​e​t​t​r​e​-​o​u​v​e​r​t​e​-​d​e​s​-​m​o​u​v​e​m​e​n​t​s​-​e​t​u​d​i​a​n​t​s​-​p​o​u​r​-​l​i​n​d​e​p​e​n​d​a​n​c​e​-​n​a​t​i​o​n​a​le/


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