Ah Liberté, quel beau mot. Un concept sur lequel bien des gens plus grandioses que moi ont déjà passé leurs vies à réfléchir. Mais comme je suis humain, et que donc je pense que mes propres pensées sont les plus belles et les plus importantes, je vous donnerai ma vision des choses.
Premièrement, quel est le contraire de la Liberté ? L’esclavage ? Non, ma foi, car même l’esclave a la liberté de penser d’une certaine manière, et puisque l’esclave a le droit à un tout petit peu de liberté, l’esclavage ne peut être le contraire de la Liberté. Alors quoi ? L’emprisonnement ? Non plus, il existe une panoplie de livres écrits en cellule. La liberté de pensée existe alors, même derrière les barreaux…
Alors le contraire de la liberté doit être quelque chose qui nous empêche même de penser… L’addiction ! Voilà le contraire de la Liberté.
Imaginez que la Liberté absolue soit un champ éternel (une espèce de « Strawberry Fields Forever » si vous préférez). Vous n’êtes jamais forcés à faire des choix, vous pouvez gambader librement comme un jeune agneau. Le contraire serait un chemin rectiligne, en douce pente, ou vous ne prenez jamais de décision et continuez perpétuellement à avancer et à descendre — l’addiction. Dans l’addiction ultime, vous ne faites aucun choix qui ne soit pas relié à satisfaire votre besoin….
La vie que l’on mène est toujours un mélange des deux, vous avez souvent plusieurs choix, plusieurs chemins à prendre — pas un chemin unique, ni un grand pré. Et Dieu merci ! C’est grâce à ces choix, qu’on est forcé de prendre, que l’on s’instruit, qu’on apprend, qu’on grandit. Regardez le toxicomane, perdu dans sa stagnation, ne trouvant plus de nouvelles idées, ne grandissant jamais, mais restant fixé sur la personnalité qu’il s’était faite auparavant. Regardez le fils de milliardaire, qui, grâce à son argent, accède à la liberté absolue, et passe son temps à gambader stupidement — trop souvent sans direction, sans passion, sans choix à faire.
Et la cigarette là-dedans ? C’est peut-être pour ça que les gens continuent à fumer : un excès de Liberté, un petit détour du chemin dans la routine. L’argent que vous avez en trop passe dans une activité mondaine qui petit à petit devient une addiction bénigne. BÉNIGNE ? LA CIGARETTE ? MAIS IL EST FOU CE SIMON ! Fou ? Non, je me dis simplement que dans vingt ans, avec les avancées techno-médicales de notre génération, on aura créé une petite pilule qu’on prendra et pouf ! Fini le cancer. Vous me prendrez pour un optimiste, peut-être, mais la fièvre tuait bien des gens il y a cent ans, aujourd’hui deux pilules suffisent pour l’éradiquer.
Quand on se trouve devant une impasse, il faut bien trouver une solution — donnez au monde un problème et petit à petit il le résoudra, il trouvera un nouveau chemin. Pour cela, il nous faut de la Liberté, certes, mais assez pour qu’on en fasse quelque chose, pas assez pour qu’on n’en fasse rien.