Tout au long de la campagne électorale, les partisans du changement se sont fait rabattre les oreilles avec la nécessité de voter stratégiquement, de s’assurer que les Libéraux ne reviendraient pas au pouvoir. Pour ce faire, nous devions voter pour le Parti Québécois (PQ). De fait, le 4 septembre dernier, la population québécoise s’est prononcée. Contre le gouvernement libéral. Pour du changement. Mais pas trop. Juste du changement minoritaire. Avec une forte opposition pour réguler ce changement. Pourtant avons-nous réellement eu droit au changement ? Nous ne pouvions en être sûrs avant le dépôt du budget. Ce budget tant attendu qui avait déjà attiré la haine de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et de son chef François Legault avant même d’avoir officiellement vu le jour.
Le 20 novembre allait être le jour fatidique où nous pourrions juger de l’étendue de notre erreur. Le 20 novembre est arrivé et c’est un budget à la hauteur de mes attentes qui a été dévoilé.
Le principal qualificatif que nous pourrions attribuer au budget péquiste – aussi appelé le Budget Marceau en l’honneur de son « père biologique » Monsieur Nicolas Marceau, ministre des Finances et de l’Économie – c’est le « budget du déficit zéro ». Mais l’équilibre budgétaire à quel prix ? Quoique nul ne puisse s’opposer à l’idée d’avoir un budget où nos dépenses ne dépasseront pas nos revenus, le PQ y est parvenu à force de concessions qui ont complètement dénaturé la plateforme avec laquelle ils s’étaient fait élire. Comme le disait si bien Françoise David, co-porte-parole parlementaire de Québec Solidaire (QS), dans son communiqué de presse suivant la publication du budget, il s’agit aussi du « budget de la déception ».
Taxe santé, redevances minières, autant de promesses qui ont été les principaux arguments menant à l’élection du parti, autant de promesses ont été mises de côté. En quel honneur ? Les excuses sont aussi diversifiées que mauvaises.
Dans l’optique d’une égalisation du budget, les membres du gouvernement tentent de nous faire avaler des coupes au niveau des services sociaux. Un maintien de la taxe santé, même si on nous avait promis son retrait (retrait qui est aussi soutenu par la CAQ, ce qui n’est pas peu dire), une future indexation des frais de scolarité et un statu quo tout à fait inacceptable des politiques sociales, arguant que c’est la seule façon de parvenir à diminuer les dépenses de l’État. Cependant, ce même gouvernement tourne le dos à une entrée d’argent considérable, tant de fois promise et chiffrée en détail par le Parti québécois : les redevances minières.
Ceci n’est qu’un bref aperçu de l’ampleur de la désillusion générée par l’arrivée du Parti Québécois au pouvoir. N’allez pas pour autant croire que je puisse penser que le Parti Libéral ou encore la CAQ auraient pu faire mieux.