Après avoir suivi avec attention les aveux de dopage de Lance Armstrong, et alors que l’Open d’Australie se termine ce dimanche, il semblerait intéressant de faire un parallèle entre le cyclisme et le tennis. Les efforts intenses et réguliers de la part des joueurs de tennis nous forcent à nous poser certaines questions quant à la nature de leur puissance physique.
Le passeport biologique
Beaucoup considèrent qu’il est impossible de remporter le Tour de France sans recourir à l’aide de produits dopants ; c’est en tout cas l’avis émis par Lance Armstrong lors de son entrevue donnée à Oprah Winfrey le 14 janvier dernier. Les chiffres semblent le confirmer, puisque depuis 2000, seuls trois vainqueurs de la Grande Boucle n’ont pas été accusés de dopage.
En 2008, l’Union Cycliste Internationale (UCI) décide de mettre en place le passeport biologique. Il s’agit d’un document électronique qui offre un suivi des résultats obtenus par un athlète lors de différents contrôles anti-dopage. Le profil établi est à la fois hématologique (sanguin) et endocrinologique, c’est-à-dire hormonal.
En 2011, pas moins de 5 650 contrôles anti-dopage, dont plus de la moitié étaient de type hématologique, furent effectués par l’UCI.
Quant au tennis…
La situation dans le tennis est nettement différente. Il est vrai que le dopage ne semble pas être un sujet de débat dans ce sport. Les langues commencent cependant à se délier. Ainsi, le Suisse Roger Federer, vainqueur de dix-sept tournois du Grand Chelem et actuel numéro 2 mondial, s’est exprimé à ce sujet à la fin de l’année 2012 : « J’ai l’impression de subir moins de contrôles [sanguins] qu’il y a six ou sept ans […]».
En effet, on constate un certain laxisme de la part de la Fédération Internationale de Tennis. Ainsi, lors de l’année 2011, 216 contrôles furent effectués, dont seulement 21 furent sanguins. L’Agence Mondiale Antidopage a pourtant demandé aux fédérations de renforcer les contrôles hors compétition ainsi que les contrôles sanguins à plusieurs reprises. Rien n’y fait : en 2012, il y a 26 fois moins de contrôles antidopages dans le tennis que dans le cyclisme.
Agir plutôt que réagir
L’objectif n’est pas d’éveiller le soupçon mais de faire en sorte que le sport ne perde pas de sa crédibilité. Le tennis est un sport dont les enjeux financiers sont importants, et dans lequel les capacités physiques sont soumises à de rudes épreuves. Ainsi, en 2012, le serbe Novak Djokovic, actuel numéro un mondial, a joué 89 matchs à l’occasion de 18 tournois, et ce sur quatre continents différents. Il a par ailleurs participé à la plus longue finale d’un tournoi du Grand Chelem l’année dernière à Melbourne. Face à l’espagnol Rafael Nadal, il lui a fallu 5 heures 53 minutes pour remporter le trophée.
Remise en question
Le dopage semble épargner le tennis, mais les autorités compétentes cherchent-elles vraiment à déceler des cas positifs ? Il semble urgent de se pencher sur la question de manière à éviter un cas similaire à celui de Lance Armstrong.
Déchu de ses sept Tour de France, la culpabilité de l’Américain a entrainé un désintérêt massif de la part des amateurs de cyclisme. Cette situation est à éviter à tout prix dans le tennis afin que la maladie « Lance Armstrong » ne devienne pas une épidémie.