Une centaine de personnes brandissant drapeaux aux couleurs arc-en-ciel et panneaux à slogans pro-mariage homosexuel se sont réunis devant le Consulat Français à Montréal ce dimanche 27 janvier. Le motif de ce rassemblement était de montrer le soutien de la ville aux manifestations se déroulant en France, mais aussi aux quatre coins du globe le même jour. Les foules ont bravé un temps grisâtre pour défiler dans les rues de grandes villes françaises afin d’exprimer leur appui pour le projet de loi « Mariage pour tous » du gouvernement Hollande. Celui-ci concèderait aux couples de même sexe résidant en France le droit de se marier et par conséquent, d’adopter un enfant.
Julien Finlay, l’organisateur de la manifestation de soutien à Montréal, a tenu à souligner un autre enjeu de ce rassemblement. En effet, il a déclaré qu’il était « hors de question que l’espace médiatique soit occupé par les opposants au mariage gai », faisant référence au mouvement « Manif pour tous », qui commence à prendre de l’importance en France. La manifestation de ce 27 janvier se veut donc une réponse à l’énorme protestation contre le mariage homosexuel tenue à Paris il y a deux semaines, réunissant un nombre record de manifestants. Les estimations officielles et celles des organisateurs de la « Manif pour tous » ont divergé considérablement : alors que la police comptabilisait environ 340 000 personnes, les manifestants en ont revendiqué 800 000. Quoiqu’il en soit, les rues de la capitale ce jour-là ont vu déferlé une mobilisation massive des « Antis », qui appellent le gouvernement à suspendre son projet de loi.
Montréal, quand à elle, n’a pas été témoin de la même affluence, à juste titre, si l’on prend en compte le fait qu’une loi permettant le mariage homosexuel existe au Canada depuis 2005. Néanmoins, ils étaient une centaine à faire l’effort de se déplacer jusqu’au Consulat français pour montrer leur soutien. Le rassemblement s’est fait dans le calme et la bonne humeur, ralliant en majorité des citoyens français, mais aussi une proportion considérable de Québécois. De nombreux panneaux affichant des slogans tels que « Marié(e)s au Québec, célibataires en France » et « Liberté, Égalité, Fraternité : mêmes devoirs, mêmes droits » sont brandis par la foule. Maxime de Blois, un manifestant québécois, explique au Délit que c’est pour lui « une question de droits humains » et qu’il se doit de faire en sorte que « ses cousins français » bénéficient des mêmes droits que lui.
De plus, des associations et groupes tels la « Coalition des familles monoparentales » et le « Comité pour la diversité sexuelle » ont entres autres répondu présents à l’appel des organisateurs. Leurs présidents respectifs ont fait de brefs discours, mettant l’accent sur le fait que le débat en France a tendance à dériver vers des propos irrespectueux à l’encontre des homosexuels. Une comparaison a été faite entre la France et le Québec concernant ce tournant dans la législation : le débat a été moins controversé dans la « belle province ». Daniel Breton, le député de la circonscription Sainte-Marie-Saint-Jacques a affirmé que « le Québec peut servir de modèle dans ce dossier là ».
Steve Foster, le président du Conseil Québécois LGBT, a justifié son implication dans le débat en affirmant : « On ne peut pas laisser une idéologie quelle qu’elle soit, primer sur les droits humains ».
La France est en route pour être le 15ie pays à reconnaître le mariage homosexuel. L’Espagne, pays qui baigne dans une grande tradition catholique, a reconnu le mariage aux couples de même sexe depuis 2005, comme le Canada.