This is Talent, dans la veine des concours de talents qui fleurissent un peu partout, rassemble des artistes inconnus ou méconnus qui prétendent conquérir un jury et parfois même une audience. Celui-ci a été créé il y a deux ans par Josh Sevy, qui travaillait alors dans le milieu de la nuit à Montréal. Le concours se veut être un tremplin pour de jeunes artistes aspirant à une carrière dans leur « talent ». This is Talent veut se comparer aux grands concours télévisés qu’on connaît tous, et s’étend rapidement. Josh Sevy, en entrevue avec Le Délit, confie que le concours devrait se tenir à Toronto l’année prochaine, « Le Los Angeles du Canada » selon lui. Il voit déjà le concours qu’il a créé rivaliser avec Canadian Idol d’ici quelques années.
Ce qui fait la particularité du concours, c’est l’âge des personnes impliquées. Le concours est limité aux jeunes gens et jeunes femmes entre 16 et 21 ans, ce qui permet notamment de faire découvrir de jeunes talents locaux qu’on n’aurait pas pu voir ailleurs. Les organisateurs et les jurés ont eux-mêmes à peine plus de 20 ans :ne équipe dynamique, et volontaire qui a tout fait dans les deux dernières années pour développer le programme. En deux ans, le rayonnement du concours s’est étendu ; le budget aussi. Avec un budget de 7000 dollars la première année, les organisateurs ont été en mesure de louer le Club Soda cette année, d’organiser plusieurs préliminaires, une séance de photos, etc.
Les candidats se sont bousculés au portillon pour participer au concours. En un mois, ce ne sont pas moins de 200 groupes et individus qui ont participé aux préliminaires. Alex Camara, jeune styliste montréalais, chanteur et juré cette année, en entrevue avec Le Délit, précise qu’«il a été très difficile de choisir les candidats qui iraient en finale ». D’après lui, le niveau des concurrents s’est beaucoup amélioré cette année. Le 9 février, on devrait pouvoir voir 35 prestations différentes sur la scène du Club Soda, avec des chanteurs, des danseurs, et d’autres artistes plus inattendus comme un magicien, qui ont tous dû s’acquitter de frais de 100 dollars pour pourvoir participer à la dernière partie du concours, d’après une participante. Les concurrents viennent presque tous de Montréal et des alentours, dont certains de McGill. Il faut dire que l’événement n’attire quasiment pas de francophones. Josh Sevy regrette l’unilinguisme de l’événement, et annonce fièrement que « le site internet est complètement bilingue ».
Pour une jeune entreprise, l’expérience est prometteuse. L’équipe s’est montrée capable de s’imposer sur la scène artistique montréalaise. En quelques années, This is Talent est devenu un concours d’envergure dont le rayonnement local ne saurait que présager un rayonnement bien plus grand. Pour un journaliste montréalais francophone qui évolue dans un environnement anglophone, il n’est pas rare d’être confronté à un unilinguisme de fait, malgré les efforts des personnes concernées. Cependant ce constat en appelle d’autres. Il est difficile d’admettre que la culture populaire à grand public comme les concours de talents voient trop peu d’implication francophone. Le désir de Josh Sevy d’emporter le concours This is Talent à Toronto n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.