L’Agence canadienne de développement international (ACDI) a décidé d’octroyer plus d’un demi million de dollars à un organisme chrétien canadien afin que ce dernier puisse financer un projet humanitaire en Ouganda.
Le projet est sensé rendre l’eau potable plus accessible en Ouganda, à travers la création de puits et autres infrastructures destinées à l’acheminement de l’eau. Or, ce financement a provoqué un tollé lorsqu’il a été découvert que Crossroads, l’organisme en question, est ouvertement anti-gai, comme on peut le lire sur son site internet.
L’homosexualité y est décrite comme criminelle et perverse, commentaires supprimés depuis la polémique. Ces déclarations sont d’autant plus controversées dû au choix du pays que les subventions aideront. En effet, les parlementaires Ougandais planchent actuellement sur un projet de loi qui non seulement rendrait l’homosexualité criminelle, mais stipulerait la peine de mort à quiconque en serait soupçonné.
Crossroads est en théorie une association humanitaire avant tout, et religieuse ensuite, sans mandat d’évangélisation. Cependant, dans la section « notre mission » de leur site internet, on peut lire : « communiquer une expression visible de l’amour de Dieu ».
Suite à la polémique, Stephen Harper persiste dans son appui en déclarant lors d’une conférence de presse à Montréal : « Nous examinons l’efficacité de ces projets. [Nous] ne prenons pas en considération la religion des groupes qui prônent ces projets ». En d’autres mots, la fin justifie les moyens, et peu importe si cette fin est le fait d’une idéologie réactionnaire.
Les déclarations de M. Harper sont surprenantes si l’on considère la position prise par son ministre des affaires étrangères John Baird en octobre dernier au sujet de l’homosexualité en Ouganda. Ce dernier avait affirmé la volonté du Canada de se lever contre le mauvais traitement subit par la communauté homosexuelle en Ouganda.
S’il faut bien sûr saluer toute entreprise humanitaire où que ce soit dans le monde, on ne peut accepter que d’énormes sommes soient octroyées à celles dont les déclarations sont contraires aux valeurs canadiennes. D’autant plus que les associations humanitaires et autres ONG ne manquent pas lorsqu’il s’agit d’être subventionné pour un projet humanitaire.