Le Café Aquin obtiendrait gain de cause. L’administration de l’Université du Québec à Montréal se serait engagée à rembourser les employés du Café d’une somme de plus de 10 000 dollars. Après avoir fermé les lieux de travail de 15 employés pendant près d’un mois, l’université prend sa part de responsabilité.
Les travaux de construction des murs entourant le Café avaient été entrepris sans la consultation du personnel et avec un préavis de moins de vingt-quatre heures. La somme demandée en compensation était, à l’origine, de 12 255 dollars, mais le Café ayant rouvert plus tôt que prévu, la somme a été réévaluée. Le Café déclarant perdre 3 300 dollars par semaine, les parties se sont finalement arrêtées à une demande de 11 187, 55 dollars.
C’est lors d’une rencontre avec sept des associations facultaires que le vice-recteur à la vie académique de l’université aurait annoncé la nouvelle. Aucune date n’a été précisée pour le remboursement ; le rectorat a affirmé « qu’ils allaient nous rembourser, mais ils n’ont pas pris d’engagement écrit », affirme Geneviève Vaillancourt, une employée du Café, au Délit.
Détention sans consultation
La réunion extraordinaire avait été organisée suite à la mise en détention, par le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), d’un des exécutants de l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) dans le bar étudiant lors de la journée Portes ouvertes le 5 février. L’UQAM avait déposé plainte au service de police suite à un incident survenu le 30 janvier, lors duquel des caméras de sécurité et du mobilier avaient été brisés. Lorsqu’un des suspects a été aperçu par le Service de prévention et de sécurité, le SPVM a été appelé à intervenir. « Cette personne a posé des actes de vandalisme et a été reconnue quelque jours plus tard », affirme au Délit Jennifer Desrochers, relationniste médias à l’UQAM. L’étudiant n’a pas été accusé et a été remis en liberté la journée même. « Quand on sera en mesure de reconnaître d’autres suspects, il y aura d’autres plaintes déposées », ajoute Mme Desrochers.
En situation d’urgence, le Service de la prévention et de la sécurité peut prendre le contrôle des opérations mais doit le faire en « concertation avec le vice-rectorat à l’administration et aux finances, les services publics externes », selon la Politique de prévention et sécurité (Politique 25). Pourtant, selon Samuel Racaud, secrétaire général de l’AFESPED, ni le recteur ni le vice-rectorat à l’administration et aux finances ne semblaient être au courant de l’entrée des services policiers à l’intérieur des murs de l’université. Appelé par Samuel Racaud quelques heures après l’arrestation, le nouveau recteur de l’UQAM, Robert Proulx, aurait dit ne pas être au courant de l’incident et soutenait que le rectorat n’avait pas fait appel aux services policiers.
Les relations médias de l’UQAM ne sont pas en mesure de confirmer si une concertation a eu lieu entre le Service de la prévention et de la sécurité et le vice-rectorat avant de faire appel aux policiers. Jennifer Desrochers affirme que le vice-rectorat a été « informé », sans pouvoir préciser à quel moment. Une enquête interne a été ouverte.
L’ancien recteur Claude Corbo avait une politique empêchant les policiers d’être appelés sans son autorisation. Étant donné son entrée en fonction récente, Robert Proulx n’aurait pas eu le temps de se pencher sur le sujet. Le secrétaire général de l’AFESPED affirme que, lors d’une allocution cette semaine, M. Proulx « disait être fâché de l’intervention et voulait reprendre l’affaire en main ».
Mandats de grève
L’AFESH a voté aujourd’hui en faveur d’une grève en marge du Sommet sur l’éducation le 25 et 26 février. De son côté, le vote de l’AFESPED se tenait le 14 février. Ne réussissant pas à garder le quorum, l’Assemblée générale décida de ne pas reconnaître son vote de grève. Un référendum de grève à l’AFESPED aura lieu les mercredi, jeudi et vendredi prochains.
Ce sont, à ce jour, huit associations, représentant 15 487 étudiants, qui se prévaudront du droit de grève en vue du Sommet. En tout, ce sont 44 associations, représentant 87 793 étudiants, qui se prononceront lors d’une Assemblée générale de grève dans les jours à venir.
Des Assemblées générales de grève sont prévues par trois des associations, représentant 8 500 étudiants, à la suite de l’annonce des conclusions du Sommet sur l’éducation. Ces associations menacent d’une grève générale illimitée si le gouvernement prend la direction d’une hausse des frais de scolarité « peu importe sa forme » ou d’encadrer le droit de grève ou d’association.