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McGill 2.0

Des cours ouverts seront offerts en ligne par l’université.

L’Université McGill a officiellement annoncé, le 20 février, qu’elle « prévoit […] d’offrir des cours ouverts en ligne (Massive Open Online Course, MOOC)» d’ici 2014. La décision est dans la lignée d’autres universités renommées, telles que Harvard ou Massachussetts Institute of Technology (MIT), qui offrent ce type de cours « virtuels » depuis maintenant deux ans. L’Université McGill compte commencer à offrir des cours « en sciences, en sciences humaines et en politiques publiques » par le biais de ce système. C’est un maigre début devant les centaines de cours que les grandes Harvard et MIT mettent à disposition des internautes depuis fin 2011.

Le but premier de ce nouveau concept est d’offrir un « enseignement de qualité à un grand nombre d’apprenants et d’aide[r] les éducateurs à comprendre comment l’univers virtuel peut favoriser l’apprentissage ». Tout le monde peut s’inscrire gratuitement pour un cours, à raison de plusieurs leçons par semaine. Comme dans un amphithéâtre, des devoirs sont donnés tandis qu’un diplôme n’est remis qu’une fois l’examen final passé avec succès. L’université chez soi, en quelque sorte.

Selon le site web de l’Université Harvard, en partenariat avec McGill et MIT, cet outil de connaissance sera aussi utilisé pour analyser « comment la technologie [numérique] peut transformer l’apprentissage – sur le campus et à l’échelle mondiale ». Anthony C. Masi, vice-principal adjoint de l’Université McGill, renchérit dans un courriel envoyé au Délit. Il indique que « les MOOC offriront un très large éventail de données qui aideront les éducateurs à identifier les façons les plus efficaces d’intégrer les technologies à l’enseignement offert sur notre campus ».

Un point important semble cependant être mis de côté : celui des relations humaines, inexistantes devant un écran d’ordinateur. Le plus grand risque, malgré la grande avancée en terme d’accès à l’éducation supérieure, serait donc une disparition des interactions humaines, propres aux enceintes d’universités.

De nouveau, le recteur M. Masi intervient, expliquant que « les MOOC seront un complément aux cours qui se donnent déjà sur nos campus et ne visent pas à remplacer les cours traditionnels ».

Si remplacer les universités reste impensable, ces cours sur Internet seraient une aubaine pour des étudiants en grand manque financier, ou qui ont déjà une occupation à plein temps.

La compagnie « à but non lucratif » qui administre le service pour Harvard, MIT et McGill, edX, a atteint 7,8 millions « d’étudiants » selon un article du New York Times du 2 novembre 2012. « Ça grandit plus vite que Facebook », lance un entrepreneur dans le milieu. MIT surenchérit, affirmant que ce nouveau tournant dans l’éducation supérieure est « la plus grande innovation des 200 dernières années ».

Aujourd’hui, il est impossible pour l’Université McGill de savoir combien de personnes s’inscriront à edX une fois les cours accessibles en ligne.

Mais dans cette phase expérimentale, Masi soutient que « McGill [fait] beaucoup d’efforts […] pour améliorer l’enseignement appuyé par les technologies, comme par le biais de MyCourses et d’autres initiatives ».


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