En 2011, le monde de la musique découvre Woodkid avec son premier EP intitulé Iron. Un petit chef‑d’œuvre combinant la force des images à la puissance de la musique. La complexité des arrangements musicaux confère à l’univers de Woodkid un caractère épique et sombre. Il a d’ailleurs déclaré en anglais : « Je veux que les gens se sentent comme des héros lorsqu’ils entendent ma musique ». Woodkid, de son vrai nom Yoann Lemoine, est un auteur-compositeur-interprète et réalisateur originaire de Lyon. Âgé d’à peine 30 ans, il est une référence dans le domaine de la réalisation, ayant notamment collaboré avec Lana Del Rey, Rihanna, Katy Perry ou encore Taylor Swift.
Un projet ambitieux
La question qui se posait avant la sortie de The Golden Age était de savoir si oui ou non Woodkid avait la capacité de nous transporter pour la durée d’un album entier. Rapidement, la magie opère. Cet album initiatique raconte le passage douloureux de l’enfance à l’âge adulte, de l’âge d’or à l’âge de pierre, de l’innocence et la naïveté à la quête et la construction de l’identité. On retrouve des thèmes récurrents tels que la guerre, la religion ou encore la sexualité. Et c’est peut-être le seul moment où l’on perçoit la personnalité réelle de Yoann Lemoine, qui se cache d’habitude sous la grandiloquence de sa musique.
Cette pop symphonique est extrêmement ambitieuse, et cela dérange.
The Golden Age
L’album s’ouvre avec « The Golden Age », un magnifique titre qui sert d’introduction à ce conte musical. À peine le temps de se remettre de ces débuts que Woodkid enchaine avec « Run Boy Run » qui raconte les premiers pas difficiles à la sortie de l’enfance. Il évoque ensuite pendant quatre chansons les difficultés liées au sentiment amoureux ; et c’est naturellement que l’album se conclut par des images plus noires. L’album est équilibré et l’influence visuelle se ressent à chaque instant. Woodkid est avant tout un réalisateur, et sa musique s’en ressent.
Woodkid, après Daft Punk ?
L’engouement est tel que les comparaisons s’abattent de toute part. Il est vrai qu’on n’avait pas constaté une telle effervescence pour un artiste français depuis les Daft Punk dans les années 1990. Mais qui dit dithyrambisme dit pluie de critiques. Certains crient au génie, d’autres à l’arnaque. Woodkid ne laisse personne indifférent. On lui reproche des arrangements prétentieux, dénués d’honnêteté, et un plan marketing parfaitement huilé. Un peu comme les Daft Punk dans le passé, donc, il se façonne un personnage petit à petit et se crée un univers dans lequel nous devons faire le choix de pénétrer.