Aller au contenu

Post-féminisme à l’AÉCSUM

La parité homme-femme ne fait pas l’unanimité

 

Le secrétaire-général Jonathan Mooney et le Vice-président aux affaires académiques Adam Bouchard survivent tous deux  à une motion de censure présentée par les membres de l’AÉCSUM (Association des Étudiants de Cycles Supérieurs de l’Université de McGill) lors de l’Assemblée générale annuelle (AGA).  L’AÉCSUM a adopté des motions modifiées pour l’égalité des sexes et le désinvestissement des sables bitumineux, mais a perdu le quorum avant de voter contre l’indexation des frais de scolarité.

La motion de censure que subissait Mooney et Bouchard visait à dénoncer l’échec des deux directeurs vis à vis de leur mandat de « vérification indépendante de la sécurisation des campus de McGill et d’étude des solutions de rechange à la sécurité privée », assigné lors de l’AGA de l’année dernière.

Cependant, au cours de l’approbation de l’ordre du jour, Elizabeth Colleen, chargé des services aux membres, a présenté une motion pour retirer la motion de censure en faisant valoir que si le projet n’avait pas encore été accepté, c’était en raison d’éléments qui échappent au contrôle du secrétaire général. Un autre membre de l’exécutif, Michael Krause, a dénoncé la motion de censure présentée par les membres en faisant valoir qu’elle était démesurée : « si vous voulez nous griller, grillez-nous lors de la période des questions, de bonne foi […] vous n’arriverez à rien avec une motion de censure ». Suite à une erreur sur le processus de vote, la motion est passée en gagnant une majorité simple des voix.

Une motion visant à assurer la parité entre les sexes, proposée par Cora-Lee Conway, conseillère de l’Association étudiante des cycles supérieurs en éducation (EGSS), a, étonnamant, suscité un long débat.

Lors de la présentation de la motion, Cora-Lee Conway a rappelé que les femmes composaient 53,3% des membres de l’AÉCSUM, et que le conseil de l’association semblait présenter de façon constante une forte représentation masculine. Au moment du vote, une seule femme était membre du conseil de l’AÉCSUM : « Une femme ne devrait pas avoir à représenter toutes les questions féminines traditionnelles […]» a argumenté Conway à l’AGA. « Il s’agit de donner une voix à davantage de perspectives et  d’horizons divers autour de la table ».

La plupart des réticences tournaient autour de la mise en œuvre concrète de la motion si elle était adoptée. Le Vice-président aux affaires internes, Michael Krause, était curieux de savoir « pourquoi nous ne parlons que de femmes », ajoutant « qu’il est difficile de demander comment les gens s’identifient ». Jonathan Mooney a fait écho à cette dernière préoccupation de Krause.

Afin de sauver la motion face aux critiques, Cora-Lee Conway l’a dépeinte en tant qu’une ouverture à la discussion sur la diversité, plutôt que nécessairement représentative d’une imposition de quotas stricts. L’AGA a finalement décidé de remettre la motion aux mains de la PSAC (Policy and Structure Advisory Committee) afin d’établir une recommandation pour accroître la diversité de son conseil d’administration, en parallèle de la consultation avec le comité d’équité. « Je sens que nous sommes revenus dans le temps », a conclu le Vice-président aux affaires externes Errol Salamon.

Le débat s’est tourné vers le désinvestissement de l’Université McGill des sables bitumineux. Les porte-paroles de Divest McGill étaient invités à répondre aux questions des membres.

Certains membres ont mis en doute la faisabilité de la motion, la décrivant comme « symbolique ». Lily Schwarzbaum, co-porte-parole du mouvement, a rappelé aux membres de l’AÉCSUM que McGill ne serait que « l’une des 250 universités » actuellement qui prône le désinvestissement, et les a rassurés que la recherche étudiante, les dotations et les installations d’étude ne seraient pas touchées.

La motion concernant les sables bitumineux a finalement été adoptée, à l’exception de la clause de désinvestissement des établissements financiers, qui a été retirée de la motion au cours de la discussion.

Les membres ont ensuite débattu d’une motion contre l’indexation des frais de scolarité. Les parrains de la motion ont fait valoir que la prochaine étape logique était d’étendre le mandat de l’AÉCSUM suite au mandat de vote de grève si le Sommet sur l’éducation résultait en une indexation. La hausse sera en vigueur à compter du 1er  septembre 2013.

Jonathan Mooney a exprimé sa position comme étant « contre la motion jusqu’à ce que les membres de l’AÉCSUM aient un rapport complet. Dans le passé, nous avons pris position parce que nous avions la recherche pour soutenir nos revendications ».

L’AGA a perdu son quorum de 81 lors des débats sur l’indexation et a été ajournée.

La réunion a également nommé un nouveau chef de scrutin (CRO), Colby Briggs.

Jonathan Mooney se représente à la présidence, et ce sans opposition pour une seconde année consécutive.


Articles en lien