Ce matin si vous passiez autour du parc Émilie Gamelin au centre ville, vous pouviez y voir d’immenses bannières annonçant l’arrestation des « grateux de guitare » ou des « terroristes masqué-e‑s » qui oseraient manifester dans ledit parc. En tout, six bannières, dont deux de plusieurs mètres de haut, ont été posées dans le parc qui a lui-même été entouré de cordons de sécurité affichant « DANGER ».
Cette première action de l’ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante) marquait le début de la journée de vote sur le Règlement P‑6 au conseil municipal. Tirant de l’ironie, l’action se veut un rappel des débordements dont ont fait preuve les forces policières durant les derniers mois en vertu du Règlement P‑6. L’ASSÉ souhaite ainsi informer tout ses concitoyens et concitoyennes de la stigmatisation dont sont victimes manifestants et médias indépendants.
L’action s’inscrit aussi dans une demande plus large de retrait total du Règlement dit « antimasque ». Jérémie Bédard-Wien, secrétaire aux finances de l’ASSÉ, en entrevue avec Le Délit, explique qu’ils supporteront Anarchopanda dans sa demande d’invalidation de deux règlements particuliers, mais demande avant tout l’abrogation du P‑6. « Le Règlement P‑6 est encore pire que la Loi 78 », sa prédécesseure contre laquelle le mouvement étudiant, supporté par une large partie de la population s’était soulevé au printemps dernier, dit-il. Effectivement, contrairement à la Loi spéciale, « il est appliqué pour justifier des arrestations de masses spectaculaires, événement historique dans l’histoire du Québec. Plus de quelques 700 arrestations ont été effectuées en quelques semaines. »
L’ASSÉ appelle donc à « se débarrasser » de ce règlement afin de conserver les libertés d’expressions et restaurer le droit de manifestation qui ont fait de cet état un état démocratique.
L’ASSÉ a lancé un appel pour une conférence de presse ce soir à 18 heures devant l’Hôtel de Ville. Une manifestation prendra place par après.